ROCK BELGE / ALBUM SOUVENIRS
THE SEABIRDS (1960 -1963)
Biographie officielle réalisée par Jean Jième
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Michel Lanoye, Benny De Wilde, Sylvain Vanholme, Jean-Pierre.
VANHOLME EST MON SEUL VÉRITABLE NOM
(Interview réalisée le 30 décembre 2008 au Draz à Hoeilaert.)
Jean Jième : On trouve plusieurs orthographes de ton nom et de ton prénom. Quelle est ta véritable identité civile ?
Sylvain Vanholme : Durant toute la période de mon adolescence à Ostende, j'ai cru que Sylvère était mon prénom. Pour découvrir quelques années plus tard que mon père m'avait déclaré à l'état civil (11 août 1943) avec une orthographe différente. En fait je m'appelais Sylveer. Lorsque j'ai débarqué à Bruxelles en 1959 pour entrer à l'Unif, les copains m'ont baptisé Sylvain.
Mon véritable nom est Vanholme en un seul mot. Si certains me désignent sous le nom de Van Holme en deux mots ou Van Holmen en deux mots plus un « n » à la fin, c'est dû à la méconnaissance de Jean Martin qui, en voulant déclarer mes premières œuvres à la Sabam, s'est complètement emmêlé les pinceaux.
MES DÉBUTS AVEC MON COPAIN JEAN VAN MARCKE
Jean Jième : Vers quel âge t'es-tu senti attiré vers la musique et plus précisément par la guitare ?
Sylvain Vanholme : 1958-1959. C'était les débuts du rock. J'avais à peine quinze ans. J'étais très impressionné par Elvis, Bill Haley, Cochran, Holly, Cliff Richard, les Shadows . J'écoutais Radio Luxembourg, la station des stars, le soir dans mon lit sous les couvertures et souvent tard dans la nuit. J'étais fasciné.
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A l'athénée où je terminais mon premier cycle, le prof nous demande, dans le cadre d'un travail pratique, de réaliser un objet avec nos mains. Et moi, tout de suite, je décide de me construire une guitare avec des bouts de bois, de la ficelle et de la colle. Une fois terminée, ma guitare n'avait pas vraiment fière allure, mais qu'importe ! Il me fallait trouver de vraies cordes pour pouvoir jouer dessus.
Je connaissais de vue un musicien qui habitait dans ma rue et qui jouait régulièrement au Casino de Middelkerke. Il s'appelait Tchanny. Je suis donc allé le trouver pour lui demander de m'aider à fixer des cordes sur le manche de ma guitare de fortune. Il a bien rigolé et à la place m'a donné une petite guitare espagnole pour que je puisse m'entraîner.
A peine rentré à la maison, je me suis précipité dans ma chambre. Et là, pour la première fois, j'ai découvert la magie du son d'une guitare. Pendant des heures et des heures, j'ai essayé de plaquer quelques semblants d'accords. Malgré les piètres résultats des premiers jours, je restais passionné et déterminé à apprendre vite.
Une histoire d'amour : Sylveer Vanholme et sa première guitare |
Il se fait que dans ma classe, il y avait un sacré luron, du nom de Jean Van Marcke. Il avait à peine quinze ans comme moi et déjà il jouait de la clarinette. Tout en imitant la voix rauque de Louis Armstrong. On a sympathisé au point de former un duo guitare-clarinette. Ce sont mes vrais débuts de musicien.
Première prestation publique : Prinsenhof - 23 avril 1959
Sylveer s'improvise percussionniste.
Jean Van Marcke à la clarinette.
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Au bout de quelques répétitions, j'étais à peine capable d'aligner deux accords corrects ! Pauvre Mack the knife et Petite Fleur.
Un vrai massacre ! Mais qu'importe, on avait le feu sacré.... au point d'aller se présenter à un radio crochet à Bruges. Notre prestation a été si pitoyable qu'on s'est fait virer. Ceci dit quelques semaines plus tard on récidivait en se produisant au Prinsenhof où on s'en est beaucoup mieux tiré.
Par la suite, je suis retourné plusieurs fois chez Tchanny qui a accepté de me donner quelques conseils techniques tout en m'initiant à de nouveaux accords.
THE BLUE BOYS
Sylvain et Michel Recoules
J'étais copain avec Michel Recoules, alias Michel Van Den Avia, un jeune gars qui habitait à côté du terrain d'aviation à Raversijde. On s'est mis dans la tête de jouer ensemble et on s'est même trouvé un nom : les Blue Boys. Dès qu'on avait du temps libre, après les cours ou le week-end, on se réunissait on se mettait à tripoter nos guitares des heures d'affilée. Peu à peu, on a réalisé qu'on commençait à acquérir une certaine technique à la fois sur le plan vocal et musical.
J'ai commencé progressivement à renoncer au style Armstrong pour m'intéresser de plus en plus aux solos de guitare comme ceux des Drifters. A force de les écouter et de les réécouter nuit après nuit, j'ai fini par connaître les morceaux par cœur et à les reproduire note par note.
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RENCONTRE AVEC BOB ROCKING
Sylvain Vanholme, Bob Rocking, Michel Recoules
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On admirait énormément les Everly Brothers. Alors on s'est mis à piller leur répertoire tout en travaillant nos voix de tête sur Bird Dog, Cathy's Clown et tant d'autres. Quand on a été satisfait des résultats et qu'on a appris que le chanteur Bob Rocking cherchait un duo de choristes on a été se présenter. Et après nous avoir écoutés, il nous a proposé de le rejoindre. C'est ainsi qu'est née la formation Bob Rocking and the Blue Boys. Et comme je ne pouvais plus me permettre de jouer sur une guitare acoustique, je suis retourné chez le musicien qui me l'avait donnée et je lui ai racheté à bon prix une guitare électrique, une Roger dotée d'une cellule montée sur bridge.
Durant plusieurs mois, nous avons donc presté en trio dans toute une série de petites salles, dans les bals du samedi soir, dans les fêtes d'athénées, au Sanatorium du Coq. Bref on s'est fait la main en jouant des sets d'une quarantaine de minutes. On trouvait ça très dur. Alors quand il arrivait qu'on nous demande d'assurer deux ou trois sets d'affilée le même soir, on était bien obligé de rejouer les mêmes titres. On était loin d'être des pros. On n'a jamais eu le temps de se constituer un plus long répertoire. |
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SYLVAIN REJOINT THE SEABIRDS
Sur la côte, on écoutait les disques de Bill Haley, Buddy Holly, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis. Puis petit à petit, le rock évoluait et de nouveaux groupes se créaient avec de nouveaux sons, un look plus moderne, comme les Drifters qui deviendront plus tard les Shadows.
Formule à trois : Sylvain Vanholme (sans lunettes) - Freddy Clarisse - Benny De Wilde
J'étais de plus en plus attiré vers un style de morceaux plus rock, plus hard. J'avais entendu parler des Seabirds, un des rares orchestres d'attraction de l'époque, qui avait un set bien établi et qui se produisait régulièrement à Ostende. Ils avaient déjà leur petite réputation car ils s'étaient classés troisième dans un concours organisé par Radio Luxembourg. Ce n'était pas rien, car ils avaient évincé pas mal de concurrents. J'ai été les voir jouer plusieurs fois et j'ai eu le flash. Je voulais être des leurs.
Michel Lanoye, Smolly, Benny De Wilde et Sylvain Vanholme
Alors lorsqu'ils se sont séparés d'un de leurs musiciens, j'en ai profité pour proposer mes services. J'ai donc rencontré Benny De Wilde, qui était plus âgé que moi de quatre à cinq ans et je lui ai chanté une de mes compositions.
Ca lui a plu. Et c'est ainsi que je suis devenu membre des Seabirds aux côtés de Freddy Clarisse, alias Eddy Clarck et de Benny.Puis le rock s'est de plus en plus électrifié.
J'ai troqué ma Roger contre une Grazioso, une guitare de marque italienne qui appartenait à Benny et qui sonnait mieux.
Tout en gardant le répertoire des Everly Brothers, on a élargi notre répertoire avec les Drifters (Jet Black), puis avec les Shadows, Cliff Richard (Move It, I'm gonna get you, Apron Strings).
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Mais qui dit rock suppose en plus du trio classique, une basse, une batterie et des percussions. Il n'était plus question de rester à trois. J'ai été rechercher mon copain Michel Recoules, qui de guitariste rythmique est devenu bassiste pour la circonstance. Il n'est pas resté très longtemps. D'autres l'ont remplacé. Quant aux batteurs, ils se sont succédés les uns après les autres. Mais le premier d'entre eux, je m'en souviens, il s'appelait Rudi Brissinck alias Dynamite.
Sylvain Vanholme, Freddy Clarisse, Benny De Wilde, Rudy Brissinck.
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OSTENDE 1960 , VILLE ANGLAISE.
Sylvain Vanholme, Michel Lanoye,
Jean-Pierre, Benny De Wilde.
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Jean Jième : J'imagine que vivre dans une ville portuaire et aussi touristique qu'Ostende au début des années 60 devait constituer une chance pour les musiciens ?
Sylvain Vanholme : Oui, bien sûr. De Pâques à septembre, Ostende vivait à l'heure anglaise. Il y avait des dizaines de boites ouvertes jour et nuit avec une terrible ambiance. Les juke-boxes diffusaient beaucoup de disques de rock qui arrivaient directement d'Angleterre par la malle Ostende-Douvres. Les particuliers d'Outre-manche, qui en avaient les moyens, débarquaient par avion avec leur voiture bourrées de vinyles qu'on ne trouvait pas chez nous. On était à la source de toutes les nouveautés.
Smolly, Sylvain, Benny et Michel Recoules
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Freddy Clarisse, Sylvain Vanholme, Benny De Wilde
Rudy, femme d'Omer, sa soeur, Sylvain, Michel Recoules,
Omer, le patron, Benny. Esquinade/Westende
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Benny, Sylvain et Freddy et la Fairlane
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Sylvain, Freddy et Benny sur le brise-lame.
BENNY DE WILDE, LE PÈRE QUE J'AURAIS VOULU AVOIR...
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Jean Jième : Question qui n'a rien à voir avec la musique, mais que pensaient tes parents de ta vocation ? Ca ne devait pas être évident pour eux de te voir t'engager dans cette carrière de musicien ?
Sylvain Vanholme : J'ai été élevé exclusivement par ma mère. En fait, je n'ai jamais connu mon père. Il est mort en tant que déporté politique au cours de la seconde guerre. Lorsque j'ai rencontré Benny De Wilde, je n'avais aucun repère sur le plan affectif. Il avait cinq ans de plus que moi. C'est donc tout naturellement que je me suis tourné vers lui. En quelque sorte, j'en ai fait mon père de substitution et je lui ai reporté toute mon affection.
J'ajoute que je l'admirais au plus haut point. Pour moi, il avait toutes les qualités du monde. D'abord, en tant qu'ancien boxeur, il m'impressionnait par sa carrure et sa force. De plus, il avait du flair et du bagout. C'était un vendeur né, qui tenait plusieurs magasins. C'est lui qui m'a entraîné dans le monde des adultes. Peu à peu, il m'a permis de prendre confiance en moi, de grandir et de trouver ma voie.
Je lui en serai éternellement reconnaissant. Car sans son soutien, sans doute n'aurais-je pas eu l'audace de me lancer dans la carrière musicale et devenir l'homme de show-business que je suis aujourd'hui. |
Sylvain et Benny, le jour de la St Sylvestre (31-12-1960)
chantent pour la famille. |
Cela dit, ma mère n'était pas contre mes projets musicaux… pour autant que je réussisse à l'école.
C'est sans doute pour ça que j'ai toujours été le premier de ma classe. En juin 60, alors que je venais de terminer brillamment mes examens, ma mère, pour me récompenser, m'a donné des sous qu'elle avait patiemment économisés, pour que je puisse m'acheter une guitare électrique dernier cri : une Fender Stratocaster, la même que Hank Marvin, le soliste des Shadows.
Il n'y avait qu'un seul importateur de Fender en Belgique. Il fallait se rendre à Anvers. Alors avec mes sous en poche, j'ai pris le train et suis parti pour aller la chercher. Hélas la stratocaster n'était pas de stock ! J'ai dû me rabattre sur une Jazzmaster's Fender. |
PREMIERS GALAS ... PREMIERS SUCCÈS
Benny, Michel et Sylvain dans une boite d'Ostende, rue Longue.
Jean Jième : Comment faisais-tu pour poursuivre à la fois tes études et te produire sur scène pratiquement chaque week-end et même certains jours de semaine.
Sylvain Vanholme : Ca n'a pas toujours été évident. Il faut savoir que je suivais mes études à l'athénée d'Ostende. Alors tant qu'on nous faisait jouer sur la côte, ça ne posait pas de problème. Mais lorsque notre impresario nous plaçait à Hasselt par exemple, il fallait se taper l'ancienne chaussée de Louvain, puis gagner Diest et enfin Hasselt par de petites nationales sur lesquelles on n'avançait comme des escargots. Idem pour Liège et sa région où on nous demandait régulièrement. On se déplaçait dans une vieille américaine de type Fairlane. Alors lorsqu'on quittait Hasselt ou Liège le dimanche dans la nuit, on n'avait pas vraiment le temps de dormir. Le principal de l'athénée n'a jamais vraiment compris pourquoi presque tous les lundis matins, j'arrivais en retard dans un état proche du coma.
Durant le premier été de notre existence d'orchestre, nous avons presté toute la saison dans les caves du dancing Venus à Ostende, rue Longue. Le Vénus, c'était en quelque sorte la Cavern des Beatles à Liverpool.
Les Seabirds sur la digue de Westende
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Six jours par semaine à raison de six heures par soir. Quasiment non stop, sans break. On jouait jusqu'à cent morceaux par soirée. Puis on a fait les matinées à Westende à l'Esquinade, dans un établissement situé sur la digue.
Comme on ne disposait ni de camionnette ni de remorque, on transportait nos baffles et nos amplis sur le porte-bagage du toit de la bagnole. Qui plusieurs fois a failli nous lâcher.
Je me demande encore comment le toit ne s'est pas effondré sur nos têtes. Quant à la suspension, n'en parlons pas. On en a fait des kilomètres comme ça !
Sur la digue de Westende : Jean-Pierre, Sylvain, Michel et Benny.
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Rita, femme de Benny, Sylvain, Rudy Brissinck et Benny, devant leur Mercedes.
PREMIER DISQUE
Jean Jième : D'autant plus que j'ai lu que, sur à peine un an, vous aviez participé à un grand nombre de concours et de crochets et que vous en avez gagné la majorité.
Sylvain Vanholme : On a participé à plus de soixante concours d'orchestre et je crois me souvenir qu'on en a remporté 45 ou 46 fois la première ou la seconde place. On a été finaliste au grand concours Ontdek de ster et troisième du Grand Prix de la Variétés patronné par Volkswagen.
Suite à notre notoriété, nous avons été contacté par les dirigeants d'une firme commerciale de plastique située à St Niklaas et qui disposait d'un petit studio d'enregistrement. Ils nous ont proposé de sortir un microsillon sous le nom de Helia Records.
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En face B. Wil je van mij zijn et en face A. Protest Rock qui est devenu un mini tube. On était tout fou. Et comme on avait de l'ambition à revendre on se voyait déjà en train de faire une carrière à la Cliff Richard.
Une version est également sortie en français avec les titres :
Nous Protestons
L'un contre l'autre
http://www.geocities.com/dutronic/garbage28.html |
PROTEST ROCK ...GROS SUCCÈS EN FLANDRES
Le trio des débuts : Sylvain, Freddy et Benny. Le groupe n'a pas encore de batteur.
Sylvain Vanholme : En 1961 le législateur a sorti une loi qui interdisait l'accès aux dancings et autres boites de nuit aux jeunes de moins de dix-huit ans. En fait le gouvernement belge espérait réglementer la consommation d'alcool des adolescents de plus en plus enclins à fréquenter les endroits où l'on dansait. Cette loi était sans doute louable, mais privait tous les jeunes qui venaient d'avoir seize ans de pouvoir aller danser, comme leurs aînés.
Deux ans de plus à attendre, c'était injuste. Alors j'ai écrit un texte qui contestait la mesure et dénonçait l'atteinte aux libertés. On l'a enregistré chez Helia Records et après quelques diffusions sur les ondes, le disque est devenu très populaire en Flandres avant d'accéder à la notoriété au niveau national.
Un jour qu'on jouait dans une salle de bal à Bruxelles, les flics sont entrés pour contrôler l'âge de certains jeunes parmi le public. Ca a jetté un froid. Dans un silence glacial, j'ai entamé Protest rock. Le public s'est mis à hurler, à rigoler. Les flics ont cru à la provocation. On a bien failli être embarqué au poste.
ROBERT BYLOIS PREND THE SEABIRDS EN MANAGEMENT
Suite à ce succès, Benny De Wilde a été contacté par Robert Bylois, le patron de la l'agence Benelux Theater, qui s'occupait principalement de chanteurs et de chanteuses flamands comme Will Tura, Marva, mais aussi de tournées françaises et d'artistes de variétés d'origine allemande. Et comme Bylois avait du pif, il a compris que le rock and roll allait prendre de l'essort. Il a commencé par nous placer aux quatre coins du pays.
Puis il nous a programmés pour le Teenager Festival au building Rogier, le futur Martini Center, avec tout le tintouin, Guy Cudell, le bourgmestre de St Josse, en tête.
Le tout patronné par Radio Luxembourg. Pour cette soirée de prestige, on s'est sapé comme des princes. On a loué des smokings. On a joué devant cinq mille kids enthousiastes et déchaînés. Du délire ! C'est grâce à ce type de show qu'on a réussi par la suite à se faire engager un peu partout.
Au programme de ce 2 juin 1961, il y avait Richard Anthony, très en vogue avec J'entends siffler le train, Les Cousins, Les Spoutniks, The Jokers, Will Tura, Dan Ellery, Pete Monti, Tony Corsari ... et nous.
Ensuite on a joué à l'Apollo Theater à Anvers dans le cadre d'un grand Festival de Rock. On a fait une tournée avec le chanteur Peter Kraus qui nous a proposé une caisse de champagne pour pouvoir utiliser notre installation de chant et notre chambre d'écho.
On a participé à une compétition dans le cadre de l'émission Au pied de l'échelle, diffusée par l'ORTF en France. Petit à petit on a senti que le public nous considérait comme des vedettes.
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Michel Lanoye, Benny De Wilde, Sylvain Van Holme, Jean-Pierre.
On était parti pour donner une prestation durant les festivités annuelles du Festival de Binche. Vers minuit, une heure avant de monter sur scène, Michel Lanoye casse une des cordes de sa basse. Catastrophe ! Il n'en a pas de rechange.
Mis au courant de notre problème, l'organisateur en parle au bourgmestre de la commune qui appelle aussitôt deux flics. Et voilà que les pandores nous escortent jusqu'à un magasin de musique fermé évidemment. Ils ont la clé, ils ouvrent et nous pouvons ainsi repartir avec un jeu de cordes neuves. Magnifique, hein!
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TIENERKLANKEN
Seabirds sur le plateau de Tienerklanken - 25 octobre 1962 retransmis
le 14 février 1963 (archives BRT).
Le groupe exécute six chansons : 36-24-36 , Blue Haven, Don Quischotte,
The Savage, Mean Woman Blues, Unchained Melody.
LE DILEMME : ÉTUDES UNIVERSITAIRES OU DEVENIR MUSICIEN ?
Jean Jième : Concilier la musique et les études universitaires, tout en devenant connu est devenu rapidement un vrai casse-tête. Qui a fini par avoir raison de votre brillante association et qui en finale a sonné le glas des Seabirds ?
Sylvain Vanholme : Je me suis inscrit à la Faculté des Sciences Economiques en septembre 1962. En même temps, je jouais quasiment tous les week-ends, parfois même du vendredi au dimanche soir. A certains moments, on avait des galas à Hasselt ou à Liège le vendredi, le samedi à Bruxelles, le dimanche à Ostende.
Michel Lanoye (basse) - Benny De Wilde ( chant et guitare) - Jean-Pierre (drums) - Sylvain Vanholme (lead-guitar)
Au bout de deux années de louables efforts pour être présent dans l'amphithéâtre, étudier le soir et passer mes examens, j'ai fini par craquer. Adieu la Faculté ! De plus, ma petite amie de l'époque était enceinte. Je devais prendre mes responsabilités et trouver un job le plus vite possible. J'ai pris le premier emploi qu'on m'a proposé : employé dans une Cie d'assurances. A cette époque j'ai vraiment hésité entre sécurité et vie de bohème. J'ai opté pour la première alternative. Comme je vivais désormais à Bruxelles, je voyais de moins en moins mes copains et surtout Benny. J'ai fini par renoncer aux concerts avec les Seabirds pour me consacrer uniquement à ma vie de couple. Ca a été un déchirement pour moi, pour Benny et les autres. D'autant plus qu'on venait de passer dans la fameuse émission d'Albert Raisner, Age Tendre et Tête de Bois et que la firme de disque française President voulait signer un contrat d'enregistrement.
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Jean-Pierre, Sylvain, Benny et Michel
Jean Jième : J'ai devant les yeux une lettre de souvenirs écrite par Benny De Wilde et qui exprime beaucoup de nostalgie. Il avait compris que tu le quittais pour toujours. Un peu comme un papa qui voit partir son fils qui a grandi.
Eddy De Wilde : Je me souviendrai toujours de notre tout dernier gala. C'était dans un dancing d'Ostende dont j'ai oublié le nom. Le dernier morceau que nous avons joué tous ensemble ce jour là s'appelait Fourty Days. Après le dernier accord de guitare, nous avons vidé quelques bouteilles de champagne et j'ai dit : That was it. Pour moi, les Seabirds, sans Sylveer ce n'était pas concevable. Comment aurais-je pu trouver à cette époque un guitare soliste aussi brillant que lui ? Nous avons fait partie de la première génération des musiciens de rock en Belgique. Et pour cela, je lui en serai éternellement reconnaissant. Et plus tard, lorsqu'il devenu le Vanholme que l'on connaît aujourd'hui, qu'est ce que j'ai été fier de lui !
Sylvain Vanholme : Ca a été un fameux dilemme ! Atterrir à Bruxelles où je ne connaissais presque personne. Me retrouver loin d'Ostende, de mes habitudes et de mon meilleur pote. Faire face soudain à de nouvelles responsabilités sociales et familiales. Et surtout me résigner à l'idée de renoncer à jouer sur scène ! Je voyais l'avenir avec une certaine appréhension.
D'autre part, j'étais parfaitement conscient qu'un nouveau chapitre de la vie allait commencer. Maintenant que je vivais à Bruxelles, que je m'y étais marié et que j'y travaillais, il fallait en prendre son parti. S'adapter et rebâtir les choses. D'autant plus qu'au fond de moi, une petite voix me soufflait que l'aventure n'était pas terminée. Dans la réalité, elle ne faisait que commencer.
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DISCOGRAPHIE
- Protest Song - Wil je van mij zijn
- Martina - Without love
- In your heart - Hold me tight
- Don Quichotte - The young Hearts.
Nous protestons / L'un contre l'autre - S 50.008 - 09/1960
Textes et photos sous copyright - Pour toute reproduction, en faire la demande.
Bio Seabirds achevée le 15 janvier 2009.
Il existe également une version de cette bio en Neerlandais
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