ROCK BELGE / ALBUM SOUVENIRS
LES OMBRES
CHAPITRE DEUX (1963-1966)
FESTIVAL DE CHÂTELET - SEPTEMBRE 1964
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13 septembre 1964, nous sommes engagés au Festival de Châtelet par l'organisateur Roger Wanyn. Le plateau est composé principalement de Richard Anthony, Hugues Aufray, Monty, les Lionceaux, Long Chris, Michel Cogoni, Burt Blanca.
Nous pénétrons dans l'enceinte du "festival" dans une voiture sport décapotée qu'on nous a prêtée pour la circonstance. Même si la plupart des festivaliers ne nous connaissent pas, c'est du meilleur effet ! Les artistes sont, en effet, les seuls à pouvoir se faufiler en automobile à travers le public.
C'est notre premier "grand festival" en plein air et nous sommes impressionnés par "l'ampleur" de l'organisation. Pourtant, aujourd'hui, en regardant les photos et en comparant à ce qui s'est fait par la suite, tout prête à sourire. On est frappé par l'ambiance "bon enfant" qui régnait.
La plupart des spectateurs sont assis sagement sur des chaises, les garçons sont affublés d'un costume de ville, les loges pour les artistes sont inexistantes, (sauf pour les toutes grandes vedettes qui disposent d'une caravane ), la sono est du genre minimaliste, le "light show" inconsistant. Mais qu'importe, l'ambiance restait magique.
Les Ombres sur la plaine de Chatelet - 13/09/1964 |
Le public au Festival de Chatelet en 1964
VERS UN "LIVERPOOL SOUND"
Le phénoménal bouleversement musical engendré par l'arrivée des Beatles va définitivement sonner le glas des orchestres qui accompagnent des chanteurs. Nous rêvons de ressembler à un groupe du genre Liverpool sound. Jimmy Morgan comprend la situation et se retire.
La séparation s'effectue à l'amiable. Nous sommes toujours amis, encore aujourd'hui. Dans la foulée, Raymond et moi décidons de nous acheter de nouvelles guitares que nous faisons importer directement des USA : des Gretsch Chet Atkins couleur orange, modèles uniques à l'époque en Belgique. Le prix était aussi « unique » !
LA LOCOMOTIVE - PARIS
Pigalle - La Locomotive, une salle sous le Moulin Rouge - Jacky, Kris, Lucky et Dany.
Du 24 décembre 1964 au 3 janvier 1965, nous revoilà, à quatre, à Paris à la Locomotive et pour une tournée des clubs parisiens. Cette fois, nous nous lançons dans une formule à quatre voix. Sur place, nous sympathisons avec un groupe d'origine anglais The Jay Bee Four.
Nous admirons principalement son claviériste, John Handscombe qui joue sur un orgue de marque Vox. Nous sommes emballés par son style Jerry Lee Lewis. Le courant passe si bien que John accepte de nous écrire une chanson pour notre prochain disque. Les relations entre lui et les membres des Jay Bee Four se crispent. John hésite : nous suivre ou rester avec son band. Il reste à Paris, le temps d'honorer ses engagements.
JOHN HANDSCOMBE
Kris, Lucky, John Handscombe, Dany et le présentateur Bob Boutique
Le 3 février, John Handscombe est de retour. Comme promis, il a emporté dans ses valises, un morceau qu'il a composé pour nous : Baby can forgive. Il nous accompagne en studio pour assurer le clavier dans I'm talkin about you, une reprise de Chuck Berry et Baby Can Forgive chanté par Lucky (disques Sachem).
http://www.youtube.com/user/TheOmbres#play/all/uploads-all/0/qwp9-O4835s
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La session terminée, il repart aussitôt rejoindre les Jay Bee Four à Paris. John hésite toujours quant à son choix définitif. Il a envie de se joindre définitivement à nous mais, d'un autre côté, les disques Barclay sont convaincus que leur dernier 45 tours EP, Lucille va devenir un tube. Pour la petite histoire, ce disque continue à être très recherché actuellement par les collectors.
Ce n'est pas tout. Paris lui fait les yeux doux pour accompagner de grandes vedettes. Le nom de Johnny Hallyday est même évoqué. Va-t-il nous rejoindre définitivement après cela ? |
À L'OLYMPIA AVEC CHUCK BERRY
Le 6 février 1965, nous sommes sur scène à Braine l'Alleud. A trois heures du matin, nous réembarquons le matériel et filons sur Paris. Nous arrivons, crevés, à l'Olympia, le lendemain vers dix heures. Vers quatorze heures, on nous accorde quelques minutes pour un sound check.
Le 7 février, nous sommes inscrits au programme de l'Olympia, en vedettes américaines de Chuck Berry. Sur le plateau : Frank Adams, les Jets, Patrick Samson et ses Phéniciens, The Downbeats, Ronnie Bird, les Ombres et le grand Chuck.
A l'époque, le nombre d'orchestres ou de chanteurs prévus à un même programme est si plétorique, qu'il n'est pas rare qu'ils ne puissent interpréter qu'une ou deux chansons. Ce qui nous arrange plutôt bien dans la mesure où nous n'avons pas encore pu répéter avec notre nouveau pianiste.
En effet, John Handscombe, nous rejoint quelques heures avant notre passage sur scène. Nous décidons d'interpréter Whole lotta skaking going on et Long Tall Sally, deux classiques du rock que nous connaissons tous par coeur. N'empêche … l'Olympia, ça fout les chocottes ! Ca va être à nous. Derrière le rideau, nous nous mettons en position. Kris, Lucky et moi … debout sur nos amplis, John derrière un énorme piano et Jacky, en situation périlleuse sur son petit tabouret.
Tandis que le présentateur annonce : « Les Ombres », l'épais rideau s'ouvre lentement. One, two, three, four, Go ! Après quelques mesures, dans un ensemble parfaitement coordonné, nous effectuons un énorme bond en sautant tout au décollant de nos amplis. Le public est en délire. John entame alors un solo à la Jerry Lee Lewis, le pied sur le clavier. Les jeunes s'égosillent avec Shake, Baby Shake, tapent dans les mains, hurlent! C'est déjà fini. Le public en redemande … mais nous devons quitter la scène tout en n'oubliant pas de leur lancer nos casquettes.
On assiste ensuite au show de Chuck Berry, fidèle à son image, impeccable, fabuleux guitariste, grand chanteur. Impressionnant !
A la fin du spectacle, dans les coulisses, au bar des artistes, nous côtoyons Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Dick Rivers, Eddy Mitchell, Frank Alamo, Long Chris, Moustique, Frankie Jourdan, Hugues Aufray, Monty, Pierre Vassiliu... On ne sait plus où donner de la tête.
De retour à Bruxelles, dans le salon de mes parents, nous écoutons sur Europe 1, le 14 février, la retransmission complète de ce Musicorama.
KEN - LA SIXIÈME OMBRE - AVRIL 1965
Le 28 avril 1965, nous faisons la connaissance de Ken. Il est le fils d'un général US cantonné en Belgique. Précédemment, Ken a vécu en Angleterre Il prétend qu'il a fait partie des débuts de la constitution des Yardbirds. En nous rejoignant, il contribue à nous faire vivre une période exceptionnelle sur le plan de la créativité musicale. Période, hélàs beaucoup trop courte, puisqu'elle s'achèvera à la fin du mois d'août.
Durant quatre mois, nous formerons un groupe à la puissance vocale démultipliée, puisqu'il nous arrive de chanter à cinq voix. Ken qui joue du tambourin et des maracas a une voix et une façon de se déplacer qui rappelle immanquablement Mick Jagger.
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THAT'S MY BABY - WATCHA GONNA DO
Le 4 juin 1965, nous enregistrons notre quatrième single. Ce sont deux compositions de John Handscombe : That's my Baby et Watcha gonna do (disques Olympia).
Pour John Handscombe, qui est le seul professionnel du groupe, la vie d'artiste à Bruxelles n'est pas très excitante. En Grande-Bretagne, les musiciens travaillent pratiquement chaque jour.
On ne peut pas dire la même chose chez nous. C'est ainsi que le 29 juin 1965, il nous quitte et rentre en Angleterre. Nous le retrouverons quelques années plus tard. Le 30 août, le père de Ken est rappelé aux States. Ken doit le suivre. Nous voici revenus à la case départ avec une formule à quatre !
http://www.youtube.com/user/TheOmbres#play/all/uploads-all/0/JNAa9Y-oxzg |
UN SACRÉ PERSONNAGE
Le 4 septembre 1965, nous jouons à Walhain St Paul, en américaine d'Eddy Mitchell. Dès l'arrivée sur place, nous appréhendons le pire. L'organisation paraît inexistante. Aucune publicité ne semble avoir été faite. C'est le désert. Dans l'unique loge, qui est en fait une grange avec de grosses poutres apparentes soutenues par des madriers, Eddy Mitchell tue le temps en lançant un couteau sur les piliers de bois. Ses musiciens semblent habitués au jeu de leur boss. Ils assistent placidement à son show.
Eddy devient de plus en plus nerveux. Nous aussi d'ailleurs ! A part quelques rares spectateurs, qui ont fait le déplacement, la salle reste quasi vide. Mon père, Francis, toujours prudent et attentif à ce genre de situation, se rend en vitesse, avec nous, chez "l'organisateur". Il exige que le cachet soit réglé avant que nous ne montions sur scène. Le bonhomme est assis, prostré, déconfit, dans sa cuisine. Devant lui, une caisse avec la maigre recette. Il l'ouvre et dit : regardez, je n'ai même pas assez pour payer Eddy Mitchell. Sans lui laisser le temps de réagir, mon père se saisit des billets et lui rétorque qu'il y a presque assez pour les Ombres.
Tandis que nous sortons, une femme qui doit être la manager d'Eddy Mitchell, entre à son tour dans la cuisine, pour les mêmes raisons que mon père. Mais la caisse est complètement vide. L'organisateur explique qu'il se trouve dans l'impossibilité de faire face à ses obligations. La femme ressort en le menaçant : « Eddy ne sera pas content, Eddy ne sera pas content … »
Et quelques secondes plus tard, Eddy entre dans la cuisine, le regard mauvais. S'adressant à l'organisateur il lui lance : « c'est toi le petit comique qui n'veut pas m'payer ? ». L'autre n'a pas le temps d'ouvrir la bouche qu'un crochet du droit l'envoie valser à l'autre bout de la pièce. Eddy porte une très grosse bague et celle-ci a fait du dégât. Le sang gicle. Dignement, le rocker sort de la cuisine.
Plus tard, j'ai retrouvé le bonhomme. Je crois qu'il était devenu le chauffeur d'André Brasseur. Il arborait une ancienne cicatrice qui devait lui rappeller les paroles d'une des chansons d'Eddy Mitchell « Toujours un coin (poing) qui me rappelle !
CHÂTELET EN 1965
Le 12 septembre 1965, nous participons à la quatrième édition du Festival de Châtelet. Au programme : Claude François, Claudia Sylva, Noël Deschamps, Ronnie Bird, Guy Mardell, Marc Aryan, Robert Cogoi, Monty, Michèle Torr, Michel Cogoni et nous …
Comme la manifestation se déroule en plein air, elle n'est jamais à l'abri d'une bonne drache nationale. La plaine est donc boueuse en permanence. Arriver jusqu'aux « loges » (caravanes) et ensuite à la scène relève du parcours du combattant. Nous pataugeons dans la gadoue. Nos boots en prennent un sacré coup !
Claude François, lui, a trouvé le « truc ». Comme il n'a pas envie de salir ses somptueux mocassins vernis, il se fait porter, dans les bras de son secrétaire, jusqu'à l'arrière de la scène. Si ses godasses ont échappé au pire, cela n'empêche pas le public de le recevoir assez vertement. Tomates et huées fusent. Furieux, il annonce qu'il ne reviendra plus jamais à Châtelet. Na ! Mais, il n'a jamais tenu cette promesse !
RETOUR À L'OLYMPIA
Dans mes carnets, j'ai noté que les 29, 30 octobre et 1 novembre, nous avons à nouveau investi les caves de la Locomotive avec au même programme Vince Taylor et un groupe indonésien dont je ne me rappelle plus du nom. Le 2 novembre, nous avons participé au second Musicorama à l'Olympia, avec Chuck Berry.
Un agent parisien nous avait appris que Chuck avait apprécié la reprise de son titre I'm Talking About You, que nous avions enregistrée l'année précédente. Il tenait absolument à ce que nous fassions la première partie de son Musicorama.
À l'affiche et dans l'ordre de passage, il y avaient : Willy Lewis, le premier batteur des Chats Sauvages, qui se présentait avec son nouveau groupe. |
Tony Sheridan, qui s'était fait accompagner en 1962 par un jeune groupe inconnu, avec lequel il avait enregistré son premier 45 tours My Bonnie et When the Saints. Le nom de ce groupe était Tony Sheridan and the Beat Brothers. Ce groupe inconnu allait devenir les Beatles !
Et enfin, Vince Taylor, Les Ombres et Chuck Berry.
Nous n'étions pas peu fiers de passer après toutes ces « grandes pointures ». Pas en lever de rideau, pas en vedettes anglaises, non… en vedettes américaines, juste avant une de nos idoles, Chuck Berry.
Nous nous étions promis, en février, de revenir à l'Olympia. Ce fut le cas. Quel triomphe pour nous, jeunes fanas de rock'n roll ! Que de souvenirs ! |
TEEN AGE LETTER - YOU BETTER MOVE ON
Le 22 novembre 1965, sort le cinquième single de la série.
Il s'agit de Teen age Letter, une reprise de Jerry Lee Lewis et de You better move on des Stones (disques Olympia).
Les voix sont assurées par Lucky et Raymond (Kris).
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Le 3 janvier 1966, Kris tire sa révérence, il nous quitte. Il veut se consacrer plus sérieusement à ses études d'instituteur. Il est vrai que la vie que nous menons est assez incompatible avec de bons résultats scolaires.
Kris est remplacé par Luc Gillet, futur Luc Hensill, excellent guitariste dont nous faisons la connaissance au Golf du Loup, la boite de Julien, alias James Curtis.
Nouvelle période de répétitions, dans une salle sise au dessus du bistrot, le Kentucky, qui nous permet tout en jouant d'avoir vue sur la place de Brouckère.
Jacky, Luc, Dany et Lucky |
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FAINÉANT - MERCI QUAND MÊME
Pour varier, Lucky se met dans l'idée de chanter en français. Nous acceptons plus pour lui faire plaisir que par motivation. Après tout les Ombres se sont toujours très bien débrouillés en anglais.
Lucky compose ainsi deux nouvelles chansons, respectivement Fainéant et Merci quand même. Les deux titres sortent le 21 mars toujours sur le label d'Olympia. |
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Reste à tester et à rôder la nouvelle composition du groupe avec Luc, le nouveau venu.
Dès avril, nous repartons pour quelques jours à la Locomotive, puis à Bobino, une salle que nous ne connaissons pas encore.
Le 18 avril, à la Loco, nous apprenons que le gardien de nuit a été assommé durant la nuit et que des voleurs ont dérobé du matériel, notamment, mon ampli notre chambre d'écho.
De retour à Bruxelles, nous passons le 21 avril à l'Ancienne Belgique, au Tremplin des Jeunes Chanteurs.
Les Ombres à l'Ancienne Belgique 21 avril 1966 |
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En mai, je retombe sur Jean Jième que j'ai perdu de vue depuis la Panne en 1963. Sur ces entrefaits, il s'est lancé dans l'aventure peu commune de réaliser un film expérimental en format 16 mm.
Comme le sujet évoque une jeunesse farfelue et déjantée, il compte appeler son film Le Mauvais Age. Il nous en parle et nous propose d'écrire la musique du générique. C'est ainsi que naît Angry Age, une composition signée Luc et Christophe.
C'est en juin 1966 que sort ainsi notre septième single avec Get out of my life woman en face B. (disques Olympia).
http://www.youtube.com/watch?v=FszZ4f1zzEA |
LES OMBRES COMPOSENT LA MUSIQUE DU GÉNÉRIQUE
DU MAUVAIS ÂGE
Tournage au "Pop and Soul" le 9/7/1966 - The. Angry Age, film expérimental réalisé en 16mm par J.Jième
Notre participation s'est limitée à quelques prises de vue sur la Grand Place de Bruxelles et environs. Egalement, à une toute une série de plans des Ombres en train d'interpréter la musique du générique. Jean Jième nous avait installé sur un balconnet qui surplombait le Pop and Soul, cabaret-bistrot situé rue au Beurre, pratiquement en face du Golf du Loup. La caméra était au sol et nous filmait en contre-plongée. Je me rappelle également de quelques plans insolites dans les sinistres caves du Pop and Soul.
Extrait musical du Mauvais âge : la piscine privée
PALETTE RECORDS
Mi-août, nous commençons à répéter à La Porte Verte, une salle située à l'arrière d'un bistrot sur la Chaussée de Gand, à Molenbeek. Après les répétitions, nous discutons ferme et parlons de l'avenir du groupe. Cela va faire plus de trois ans que nous existons. Nous avons sorti sept disques, joué un peu partout en Belgique, participé à tous les festivals. Nous avons eu la chance de travailler en France, dans les salles les plus prestigieuses. Et pourtant nous ne sommes pas arrivés au vedettariat.
Nous savons qu'il y a plusieurs raisons à ce constat. Tout d'abord, nous n'avons sorti que très peu de morceaux originaux. Ensuite la firme Olympia, malgré toute sa bonne volonté, n'est pas parvenue à nous représenter ni à nous distribuer convenablement. Lors d'une réunion de plus, les Ombres décident à l'unanimité de changer de firme de disques.
Le gros problème, c'est que nous avons un contrat qui nous lie encore pour un bon bout de temps avec Olympia. D'autre part, le producteur de Palette Records, Roland Klüger, qui détient les intérêts de Digno Garcia, André Brasseur, les Cousins, s'intéresse à nous. Il a assisté à une de nos répétitions et il est prêt à nous prendre sous sa coupe. Mis devant le fait accompli, Francis reguimbe. Il trouve qu'il faut honorer ses contrats jusqu'à leur terme. Alors nous décidons de passer outre et débarquons à quatre, dans les bureaux d'Olympia. Nous exposons nos griefs au big boss. Ce dernier met fin à la discussion en disant qu'il va se mettre en contact avec Klüger.
Le lendemain, nous apprenons que la transaction a bien eu lieu et que nous sommes désormais libres de signer avec Palette Records. Une condition toutefois : nous devons changer de nom.
NOËL CHEZ ADAMO LE 21 SEPTEMBRE
Un numéro spécial Soir Illustré, consacré à cette soirée sort le 8 décembre 1966. |
Nous "fêtons" Noël, chez Salvatore Adamo, le 21….septembre 1966 ! C'est Michel Lemaire qui a eu l'idée de proposer à Salvatore de réunir une vingtaine d'artistes chez lui, à une date proche des fêtes de Noël.
Adamo, avec sa gentillesse habituelle, accepte immédiatement. Il compulse son agenda et s'aperçoit qu'il ne lui reste aucune date de libre en décembre, ni en novembre, ni en octobre …
Mercredi prochain, ça te va, lance-t-il à Michel Lemaire. Il se fait que mercredi prochain, c'est le 21 septembre et que Michel doit réunir tous ce beau monde en quelques jours.
C'est ainsi que nous retrouvons, à Jemappes, chez Adamo, pour y passer une soirée et une partie de la nuit, en compagnie de Claudia Sylva, Tonia, Marc Aryan, Jean-Maurice, Alain, Valérie Pascal, Eddie Defacq, Karine et Rebecca, Ariane (des 10/20).
Nous détonnons un peu dans le décor. Ce n'est pas tout à fait notre monde, ni notre univers musical. Heureusement, nous nous défoulons dans le jardin dans une folle partie de foot avec Oscar, son berger allemand.
Salvatore ne tient plus en place et vient nous rejoindre. S'il n'avait pas été vedette de la chanson, il aurait pu devenir un grand footballeur !
Mais il commence à faire frais et nous rentrons dans son immense salon. Salvatore nous fait écouter les maquettes de ses prochains morceaux. Tout le monde se met à chanter. Nous avons emmené une guitare acoustique et il y a des instruments dans tous les coins. Nous faisons un bœuf du tonnerre jusqu'à trois heures du matin. |
LES OMBRES CHANGENT DE NOM
Le 9 septembre dernier, Roland Klüger était venu assister à une nouvelle répétition, accompagné de son brillant musicien et arrangeur Willy Albimoor.
Nous lui avions proposé plusieurs titres dont Already Mine qui avait paru lui convenir parfaitement. Après quelques conseils et petites modifications destinées à rendre nos compositions plus commerciales, Klüger nous fixe rendez-vous au Studio Madeleine pour l'enregistrement définitif de quatre titres.
Le 8 octobre, nous nous soumettons à une séance de photos en prévision de la future pochette de disque, des affiches, promos etc...
Le 9 octobre, nous jouons à Louvain où nous retrouvons Ken, en vacances pour trois semaines en Belgique. Nous savons que nous nous produisons pour la toute dernière fois sous le nom des Ombres.
Le 14 nous entrons en studio pour mettre les titres en boite. A la sortie, nous nous appelons The Klan.
INSTRUMENTS
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Guitare |
Ampli |
Guitare |
Ampli |
Basse |
Ampli |
Drums |
Micro |
Piano |
LES OMBRES |
Dany |
Kris (Raymond) |
Lucky (Christopher J.) |
Jacky |
Jimmy |
John Hand. |
1962 |
Framus 2 micros |
Dynacord Eminent |
Framus 3 micros |
Location |
Hoffner |
Location |
xx?avec grosse |
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+ Echocord |
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caisse ovale ! |
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Juil/aout 1963 |
Fender Stratocaster rouge |
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Fender Jazzmaster rouge |
Location ? |
Fender Precision rouge |
Location |
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Bouyer |
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Sept. 1963 |
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Fender Showman |
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Fender Showman |
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Location |
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Beyer |
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Avril 1964 |
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Vox AC 30 |
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Vox AC 30 |
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Vox/Fender ? |
Ludwig |
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Nov. 1964 |
Gretsch Chet Atkins Country |
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Gretsch Chet Atkins Country |
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Gentleman orange |
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Gentleman orange |
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1965 |
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Guild rouge |
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sur place |
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LES OMBRES |
Dany |
Luc |
Lucky (Christopher) |
Jacky |
Micros |
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1966 |
Gretsch Chet Atkins Country |
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Fender Stratocaster |
Vox AC 30 |
Guild rouge |
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Ludwig |
Shure |
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Gentleman orange |
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Unidyne III 545 |
DISCOGRAPHIE
Bye Bye Johnny / La voilà - On the beach / A little lovin - I'm talking about you / Baby can forgive - That's my baby / Watcha gonna do - Teen age letter/You better move on - Fainéant/Merci quand même - Angry Age/Get out of my life woman.
VIDÉOS
Bye Bye Johnny : http://www.youtube.com/watch?v=6aaOxx_XKmM
La voilà : http://www.youtube.com/watch?v=O7PYOf_YV94
That's my baby :
http://www.youtube.com/user/TheOmbres#play/all/uploads-all/0/JNAa9Y-oxzg
I'm talkin about you : http://www.youtube.com/user/TheOmbres#play/all/uploads-all/0/qwp9-O4835s
Angry Age : http://www.youtube.com/watch?v=FszZ4f1zzEA
Dossier réalisé par Jean Jième et Dany
De la Blancherie
et achevé le 28/09/2009
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