ÉVOLUTION / ET VIOLENCE ...
Mais à part ça, le Sweet a des raisons d'être joyeux : après avoir atteint le Top 3 en Grande-Bretagne, voilà que "Little Willy" se place, sans aucune promotion, troisième dans les charts américains! C'est le 13 janvier 73 que sort "Blockbuster" ; c'est un changement radical dans l'esprit du groupe : Le style devient plus violent, plus heavy. Et ça marche ! "Blockbuster" sera n° 1 dans les charts anglais. En mai sort "Hell Raiser", encore plus rapide, plus bruyant, plus violent ! En septembre, c'est "Ballroom Blitz", également n° 1. En particulier, les faces B deviennent de plus en plus méchantes, mais — chouette alors — aussi accrocheuses que les faces A.
À partir de ce moment-là, Sweet (estimant qu'ils pourront se débrouiller tout seuls) vont essayer de se débarrasser de l'usine à hits que sont Chinn et Chapman. D'autant plus qu'ils n'ont plus envie non plus qu'on les associe à Suzi Quatro ou à Mud, qui font à présent aussi partie de la production Chinn-Chap.
En janvier 74 sort "Teenage Rampage", un nouvel hymne à la violence et à la révolte des jeunes, qui, incidemment, sort en même temps que "Teenage Dream" de T. Rex, et "Teenage Lament'74" d'Alice Cooper... Ce sera encore un n° 1, qui le débarrassera définitivement de son image Bubblegum du temps de "Funny Funny".
En juin, "The Six Teens" sera de nouveau un succès, mais ce sera leur dernier hit composé par Chinn et Chap. On aura également droit au premier "vrai" LP de Sweet (les précédents n'étaient que de simples compilations de hits), "Sweet Fanny Adams". Un point nettement positif est que deux plages seulement sont signées Chinn-Chap. Immédiatement après cet album, "Turn it Down" sort sur le marché : c'est le premier simple de Sweet dont la face A est composée par le groupe lui-même. Le titre du single sous-entend bien les intentions de Sweet : Tourner la page, et se débarrasser complètement de leur image passée (tout en se débarrassant de Chin et Chap). En effet, ils veulent être un vrai groupe de hard-rock, tout comme leurs idoles, les Who et Deep Purple. C'est un peu à ceux-là que va ressembler leur premier LP, qui sera d'ailleurs classé premier dans les ventes en Belgique, pendant plusieurs semaines.
"Desolation Boulevard", leur second LP, sort exactement six mois après le premier. Les directions de Sweet se précisent encore plus: cet album est carrément heavy, et la plage finale n'est autre qu'une excellente version de "My Generation". Autre chose : ils confirment qu'ils veulent devenir un groupe d'albums, et non plus une machine à hits. Juste après cet album, c'est "Fox on the Run", un excellent hit. En août, c'est "Action" qui remporte un immense succès et sera considéré comme un des meilleurs singles de l'année.
"Strung Up", le double-album, sort fin novembre et contient un disque en studio, plus un deuxième enregistré en public. Ces deux crêpes de vinyl sont en quelque sorte un "Best of". Trois mois jour pour jour après la sortie de double, le suivant est déjà en vente : "Give Us a Wink". Il est accompagné d'un simple extrait de l'album : "The Lies In Your Eyes".
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On peut dire ce qu'on veut, mais Sweet est un des meilleurs groupes de hard du moment : ils n'apportent musicalement rien de nouveau, mais dépassent ceux-là mêmes qu'ils essayaient d'égaler dans leurs albums précédents. En effet, "Give Us a Wink" est nettement supérieur à "Corne Teste the Band" du Purple ou à "The Who by Numbers".
ENTRER EN "ACTION" ? ! ?
Comment ne, peut-on pas se révolter en sachant qu'un groupe qui a un LP en tête des charts en Belgique, y est officiellement interdit? Le groupe a grandi exactement en même temps que son public ; c.-à-d. qu'au fur et à mesure que les goûts musicaux de ses fans évoluaient, le groupe faisait de même. Mais ce qui est vraiment étonnant, c'est que le groupe a été pourchassé en justice alors qu'il n'était encore qu'un groupe "bubblegum". Pour comparaison, prenons les Stones qui eux, étaient interdits en France à la même époque, mais si les Stones étaient interdits, c'était pour trafic de drogue ! Tandis que Brian Connolly, lui, ne peut plus se montrer en Belgique pour avoir-soi-disant-posé la main sur la jupe d'une petite fille... ?
C'est pourquoi il faut dire quelque chose, et au plus vite, pour que le groupe puisse revenir en Belgique, car il en vaut vraiment la peine. Il est même reconnu par les grands : l'année dernière, en Angleterre, il était question d'un festival géant auquel devaient participer, entre autres, Pink Floyd et Who... Ce concert est tombé à l'eau, parce que Sweet n'y avait pas été invité, alors que Pete Townshend avait formellement insisté pour que le groupe y figure. Les Who ont alors refusé de participer à ce concert
Comment faire pour décider les autorités à accepter Sweet en Belgique ? On pourrait essayer de trouver un bon avocat à Liège... Une autre solution pour les revoir au plus vite serait d'organiser un concert tout près de la frontière belge, mais dans un pays limitrophe. Par exemple, il existe une bonne salle à Breda, une petite ville hollandaise pas loin d'Anvers.
Dans la région de Maestricht, cela pourrait se faire aussi : Liège n'est pas trop loin. De même, dans la région d'Arlon, à Luxembourg-ville, par exemple. Un concert pour le Hainaut serait peut-être plus difficile à réaliser : il n'y a pas tellement de salles dans le nord de la France. À moins que Lille... ou Cambrai ?
Mais il est vrai que Sweet n'est pas aussi populaire en France...Ce qu'il faut, c'est agir VITE, car plus on attendra, plus le groupe aura du succès ailleurs, plus il coûtera cher, et moins il aura le temps de venir nous rendre visite, que ce soit à l'intérieur ou en dehors des frontières. A ce sujet, écrivez à More ! pour nous envoyer votre avis et vos suggestions éventuelles.
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