LE GOLF DROUOT VU DE BELGIQUE
Vince Taylor et Henri Leproux - 1962 (Photothèque Rancurel)
L'HISTOIRE DU GOLF DROUOT (1961-1981)
Le Café d'Angleterre - Un bowling - Un golf minitiature - 1955
qui deviendra le Golf Drouot (Photothèque Rancurel)
CAFÉ D'ANGLETERRE - BOWLING
GOLF MINIATURE Paris 1954. Madame Colette Perdrix est la propriétaire du Café d'Angleterre, un imposant établissement, situé à la sortie du métro Richelieu-Drouot. Outre son bowling, l'endroit dispose également d'un golf miniature de neuf trous. Bien qu'unique sur la place de Paris, la clientèle ne se bouscule guère. Il faut trouver de nouveaux débouchés pour faire venir du monde.
Lorsqu'Henri Leproux se présente, il est tout jeune. Il se dit musicien et chanteur. Mme Perdrix lui confie le bar.
Tour à tour, l'établissement va servir de salon de dégustation, de restaurant chic, de club cosy à l'ambiance feutrée, où parties de cartes se mêlent à quelques pas de danse.
De barman, Henri Leproux gagne rapidement ses galons. Il devient maître d'hôtel et se voit autorisé à jouer du piano tout en poussant la chansonnette.
Toutefois, la clientèle reste insuffisante et Madame Perdrix commence à se demander si elle ne se débarrasserait pas de son encombrant paquebot.
1958 - UNE ÉPOQUE CHARNIÈRE
Au milieu des années cinquante, le climat politique en France n'incite guère à la rigolade. Les jeunes français, appelés sous les drapeaux, entament un service militaire de deux ans le plus souvent en Algérie.
Entre mai et juin 1958, les événements se bousculent. Alger se soulève pour rester français. Le gouvernement démissionne. De Gaulle est appelé à la rescousse. À Paris, les polémiques se font de plus en plus féroces entre contestataires et partisans d'une Algérie indépendante. C'est la fin de la IV° République.
En même temps, une nouvelle génération éclôt. Bien différente de la précédente, pas du tout disposée à se laisser envoyer au feu et nettement plus portée à écouter du jazz ou danser le rock and roll.
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Brigitte Bardot
Si le cinéma a su, dès 1956, se montrer en avance sur son temps en bouleversant moeurs et traditions avec la sortie de Et Dieu créa la femme, radio et télévision restent encore bien en arrière du mouvement de contestation de la jeunesse, qui est en train de s'amorcer. Mais bientôt tout va changer.
Un après-midi, une bande de jeunes de passage, débarque au Café d'Angleterre pour boire un pot. Leproux se mêle à la joyeuse clique et, bien vite, le contact s'établit. Ils ne ne parlent plus que d'Elvis, de sa voix envoûtante, de son style tonitruant.
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Henri Leproux se reconnaît dans ces jeunes. N'est-il pas, lui-même, un fervent amateur de disques américains ? Alors qu'il était barman dans un restaurant sur la base de l'Otan à Rocquencourt (78), il achetait des disques de rock, au bazar de la base américaine. |
Durant les semaines qui suivent, les jeunes gens reviennent au Café pour refaire le monde devant un coca et surtout se surprendre à rêver de voir le mouvement rock débarquer en France.
Henri, qui a déjà sa petite idée en tête, expose à Colette Perdrix les grandes lignes de son projet : transformer le golf en une discothèque réservée aux jeunes, avec un prix d'entrée et un coût de consommation raisonnables.
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LE FLAIR D'HENRI LEPROUX
Dès qu'il reçoit carte blanche de sa patronne, Leproux loue un juke-box à la maison Seeburg, le fait porter à l'étage du mini-golf et s'empresse de le garnir des 45 tours qu'il a achetés lorsqu'il travaillait à l'Otan.
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Très vite, la rumeur se répand comme une traînée de poudre.
Au coin du Bd Haussman et du Bd des Italiens, existe un établissement qui passe de la musique de rock. Incroyable ! Lorsque l'on sait que ces 45 tours sont introuvables dans le commerce.
Les jeunes débarquent par dizaines et sirotent durant des heures un coca à un franc (0,20 centimes d'euro). |
Mars 1960. Henri a de la chance. Il va être considérablement aidé dans son entreprise grâce à un jeune assidu du Golf. Un certain Johnny.
Henri Leproux : Un jour, je le vois entrer au Golf-Drouot en brandissant un disque souple tout blanc sans étiquette. Il nous annonce qu'il a enregistré un disque.
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Très fiers que l'un d'entre nous soit "arrivé", nous nous regroupons autour du juke-box pour écouter Laisse Les Filles. À partir de ce moment, tout va aller très vite.
L'endroit devient trop exigu. On s'est mis à boucher les trous du parcours de golf.
Johnny et Leproux © Rancurel Photothèque
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Johnny et ses copains sur la piste du mini-golf avant
les transformations © Rancurel Photothèque
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PEPPERMINT LOUNGE ...
Peppermint Lounge
ET TREMPLIN DU GOLF
Golf Drouot, 2 rue Drouot
UN NOUVEAU CONCEPT : UN TREMPLIN DU ROCK
Il paraît que c'est en visionnant le film Hey ! Let's Twist dans lequel Joey Dee and the Starliters chantaient sur la minuscule scène de leur club le Peppermint Lounge, qu'Henri Leproux eu l'idée de créer le tremplin du Golf.
Avec le concours de son ami Roger Frey, chroniqueur de "Nouvelle Vague" chez Presse Magazine, ils inventent un tout nouveau concept avec ses règles et ses rites.
Chaque vendredi : sur la scène du Golf, se succèderont désormais entre cinq et six orchestres à raison d'une demie heure chacun. Le meilleur sera récompensé par ... un diplôme signé de la main d'Henri attestant de sa victoire sur les autres.
Sur le plan de la décoration, Leproux fait appel à Long Chris. Celui-ci se sert des panneaux accrochés entre les fenêtres donnant sur le carrefour Drouot, pour peindre, sur fond rouge, les effigies d'Eddie Cochran, de Gene Vincent et de Johnny.
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L'INAUGURATION
Le tremplin s'ouvre à son public le 30 mars 1962. Le premier groupe à monter sur le podium s'appelle Les Loups-Garous.
Une semaine plus tard, le 6 avril, a lieu l'ouverture officielle sous le patronage de Presse Magazine. Au programme: l'élection de Miss Twist 62, Long Chris & les Daltons, Jeffrey et les Lords et Les Météores.
L'affluence fut telle que qu'Henri dût faire fermer les grilles du rez-de-chaussée afin d'empêcher les jeunes de continuer à vouloir entrer à tout prix.
À dater de ce jour, le vendredi soir ne désemplit plus jamais. À ce jour, on évoque à six mille le nombre d'orchestres et de chanteurs plus ou moins connus voire totalement inconnus à s'être produits sur le podium du Golf-Drouot.
Gene Vincent-Henri Leproux-Eddy Mitchell
Hormis la plupart des futures vedettes françaises de l'époque, on y verra également plusieurs fois Gene Vincent. Les Stones et le futur Bowie viendront de leur côté jeter un petit coup d'oeil.
En 1981, le Golf-Drouot fut obligé de fermer ses portes, pour une question de licence, paraît-il.
Ce fut la vraie fin d'une époque, à jamais révolue.
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Salut les copains N° 10 - mai 1963
LE ROCKING CENTER
"LE GOLF DROUOT" BRUXELLOIS
Le Club des Aigles accueille Vince Taylor au Brasseur - Rocking Center
3 septembre 1966. (Coeur de Rock- Editions Apach)
ALBERT DEMORTIER ET HENRI LEPROUX
À Bruxelles, une bande de jeunes rockers rassemblés sous l'égide du Club des Aigles, investit le café Le Brasseur, situé à quelques mètres de la Grand Place, et persuade le patron Albert Demortier d'organiser des concerts de rock tous les samedis après-midis.
Son seul concurrent c'est le Golf du Loup, situé sur le même trottoir que lui. Il est tenu par James Curtis, le chanteur de l'orchestre Les Madison. Seule différence, le Golf du Loup est tout petit tandis que le Brasseur s'étale sur une façade de plus de douze mètres de large.
Albert Demortier n'est pas un néophyte. Depuis l'essor du rock, il s'est tissé un réseau de relations intéressantes sur le plan artistique. Il a également pris les rennes de deux orchestres de grande qualité : Les Partisans et les Night Rockers. Il les envoie régulièrement dans des clubs-dancings en Allemagne, comme les Beatles à leurs débuts.
Albert entretient des contacts réguliers avec Henri Leproux, directeur du Golf Drouot à Paris. Ils s'échangent des orchestres.
Albert n'a jamais véritablement songé au marché belge; il est trop exigu et le nombre de groupes de qualité est insuffisant pour envisager de faire du business.
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Alors le jour où la bande des Aigles propose de créer une activité le samedi dans son établissement, il accepte avec plaisir. C'est ainsi que se produiront les Chapmans, Kris Doogan, Buddy Brent, les Sparks, Stroff, le Sylvester's Team.
Il fera également venir Vince Taylor dans un show mémorable, le 3 septembre 1966.
Les Partisans : Archie, Roger, Stroff, Friswa, Remy Bass-1966
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LES ORCHESTRES BELGES PASSÉS AU GOLF DROUOT
Jacques Mercier, le webmaster du site http://www.golfdrouot.fr/index.html et son ami Chris Lamaze m'ont fait la gentillesse de me transmettre une liste très complète des différents orchestres belges qui se sont produits au Golf-Drouot durant la période 1963-1981.
Cette liste a été supervisée par Henri Leproux lui-même. Peu de photos de ces groupes belges existent à ce jour. Si un musicien dévait détenir ce genre de documents, qu'il n'hésite pas à nous les faire parvenir. Merci..
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LES ANNÉES 1960
Les Croque-Morts (1963) |
Article paru dans Telstar le 25-4-63
Dix-neuf avril 1963. Une date dans l'histoire du tremplin du Golf Drouot : Petula Clark, Claude François, Lucky Blondo, Mike Shannon et les Chats Sauvages, Fernand Raynaud et ... une formation belge très connue dans le nord de la France : les Croque-Morts.
On sent qu'ils ont déjà fait beaucoup de galas. Cela se voit, cela s'entend. Leur numéro est parfaitement en place, instrumentalement, chorégraphiquement, vocalement.
J'ai été particulièrement séduit par le jeu de scène, très rare, de leur chanteur. Le batteur, le point faible de beaucoup de formations, est excellent. Détail très important également, les Croque-Morts sont très souriants sur scène.
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Les Croque-Morts (1963)
Les Jets (1963)
Burt Blanca (1963)
Les Ombres (1963)
Jimmy Frey (1963)
The James (1963)
Les Saphirs (1963)
Les Chats Noirs (1963)
Burt Blanca and The King Creoles (1961 ou 62)
Burt Blanca et les guitares magiques (1963)
Les Ombres- 6 mars 1964
Jimmy Frey, le garçon-boucher du rock - Cinémonde 1.10.1963
Jimmy Frey a tenté sa chance à Paris en 1963, avant de revenir rapidement en Belgique et de réussir une carrière de vedette populaire, dans le sillage d'un Will Tura. La même année, il enregistre plusieurs 45 T tout d'abord chez Panorama, ensuite chez Fontana (sous-marque de Philips). On lui doit Elle T'aime, une adaptation de She Loves You des Beatles. Et Breathless, de Jerry Lee Lewis, devenu en français... Soufflé, (de la plume d'Eddy Mitchell. Pour sa brève période de rock en France, Frey fut surnommé «le garçon-boucher du rock». Lui aussi s'est produit au Golf, en 1963...
Dans son livre passionnant (Le Temple Du Rock, Robert Laffont, 1982) Leproux écrit: «Cet ancien garçon-boucher était venu avec ses supporters, tous les commerçants de Saint-Maur, qui avaient largement dépassé l'âge des teenagers. Mais Jimmy Frey avait le sens hors d'âge du rythme !» Ses modèles étaient Presley et Johnny Hallyday.
(Infos : Christian Nauwelaers)
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Kris Doogan et les Country Boys (1964)
Jacky Reagan et les cinq Vampires (1964)
Les Mohicans (1964)
Sylvester's Team (1965)
Stroff et les Fellows (1965)
Les Rackets (1965 )
Les Partisans (1966)
Les Night Rockers (1966)
Les Blue Jets (1966)
Liberty Six (1966)
Les Enchaînés (1966)
Les Meats (1966)
Les Polaris (1968)
The Sylvester's Team (1965)
Les deux groupes belges les plus populaires de l'époque photographiés ensemble
en 1965, lors d'une tournée en Allemagne. Deuxième rangée : Les Partisans : Stroff, Remy Bass, Friswa, Archie et
Roger Moreau. Première rangée : Les Night Rockers : Robert, Freddy, Boone, Albert Demortier, Armand Massaux et Wawa (Photo collection Remy Bass).
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Night Rockers (1966)
Les Partisans (1966)
Liberty 6 (1966)
LES ANNÉES 1970
1970
Les King Creoles
Les Bloody Fuck
1971
Hiroshima (1971)
Le New Jefferson Trafic
Hiroshima
Alain Dubart
Le Clifton Webb
Burning Light
1972
Ferré Grignard
1973
Ablaze
Ablaze (1973)
Question
Kalika
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Kalika
Sirius
Ghost
1974
Tjens Couter
Hobo Blues
Moby Dick
Roland
Captain Bismarck
Les Rocky Cats
Arno (Tjens) Couter
Captain Bismarck (1974)
Roland (1974)
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1975
Les Pieds Nickelés
Mysterians
Macumba
Blue Rock
Spirites Free
Kwig's Road
Basin Street Band
1976
Atlantis
Royal Flash
1977
Baby Face
Doudou
Street
1978
Nicotine
Les Kids
The Actors
The Actors
Francis Vauban
Eleonor
ABS
John Hardson Band
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The Kids (1978)
1980
Acétylène
Pascal : On est passé au Golf avec Acétylène le 26 décembre 1980. Cinquante liégeois en furie avaient loué un car pour venir nous supporter au tremplin.
Ambiance assurée mais chaotique qui n'a pas trop plu au jury ni à Henri Leproux.
Résultat, on devait gagner mais ils ont préféré donner le prix à un groupe français obscur (alors qu'on était en pleine New Wave !).
1981
White Product
Functionaries
Daniel Joan et les Décibels
Gangsters d'Amour
Gangsters d'Amour (1981)
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Sources :
http://paris70.free/golfdrouot.htm
http://www.golfdrouot.fr/index.htm
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