CONCERT JAMES BURTON
AU SPIRIT OF 66 À VERVIERS
26 AVRIL 2010
Une légende, une vraie, qui justifie pleinement ce terme éculé, usé jusqu'à la corde (de Fender ou de Gretsch !)... Maître James Burton, ex-accompagnateur émérite des Ricky (puis Rick) Nelson, Elvis, Jerry Lee Lewis, mais aussi...the Monkees à leurs débuts, Emmylou Harris, John Denver, et des centaines d'autres artistes de tous genres... Jusqu'à Dick Rivers !
James Burton et Mark Schraven - Spirit of 66 - 26 avril 2010
Photo Luc Boriau
Burton est venu donner un concert unique en Belgique, dans sa tournée 2010 (Pays-Bas, Suisse, Allemagne), malheureusement amputée de quelques dates en raison d'un maudit volcan. Au Spirit, James était accompagné d'un jeune groupe hollandais: Mufkin Tass. Des fous de musique américaine de bon aloi, emmenés par Mark et Ralph Schraven, respectivement chanteur et guitariste soliste. Pour vous situer les choses, Mark est né en...1976, et il est devenu raide dingue d'Elvis Presley à l'âge de trois ans !
Basse: Erwin Pijl, claviers: Alex Heikamp, violon: Kim de Beer et drums: Sjoerd Rutten. Avec Anne Schuurmans, une très bonne chanteuse en special guest (qui écrit des chansons aussi). Avec tout ce joli monde talentueux et fervent, ce fut la fête. James arborait une Fender Signature noire avec des flammes rouges !
Comme prévu, une série de titres marquants de sa carrière extraordinaire furent passés en revue.
Susie - Q de Dale Hawkins (1957), repris par une foule de gens dont les Stones et le Creedence, avec le riff implacable et obsédant assez fidèlement recréé.
Mais Burton ne tente que rarement de reproduire sur scène les solos aimés et vénérés sur les disques, depuis si longtemps.
Photo Luc Boriau |
|
Dans Red Hot (qu'il a enregistré avec Bob Luman en 1957), pas d'attaque fulgurante, de coulée explosive comme sur le disque Imperial (et vraiment impérial il est vrai) de cette époque aussi lointaine qu'éternelle et hors du temps.
Non: plutôt une sorte de showcase étendu de ses possibilités guitaristiques, à peu près illimitées.
Mark se débrouille bien au chant dans un classique comme Hello Mary Lou, un tube immense du très grand, et très sous-estimé Ricky Nelson... Le tout dernier à paraître sous le nom de «Ricky» en 1961, avant ce «Rick» ensuite exigé par le regretté chanteur: un prénom nettement plus adulte d'après lui !
Duo Mark et Anne dans une version du magnifique et poignant Love Hurts des Everly Brothers.
Une superbe surprise: une chanson sublime, Gentle On My Mind, de John Hartford (1967), mais popularisée en 1968 par... Sinatra, que James Burton a également accompagné !
Sans oublier, entre autres, les Crying et Oh, Pretty Woman de Roy Orbison (sans Burton à l'époque). |
Au total, devant une salle pas pleine mais aux anges, un très grand moment (près d'une heure et demie en deux parties) avec un vieux maître qui représente la belle, l'immense Amérique que l'on aime.
Celle des grands espaces traduits en décibels, du talent large comme le Texas (l'État le plus vaste des States), de la générosité; je pense à sa James Burton Foundation qui fournit des cours de musique gratuits à des jeunes, cela grâce à des fonds générés par les festivals James Burton International Guitar Festival, organisés à Shreveport, Louisiane. Une ville liée à sa jeunesse et à ses premiers accords, où il possède une splendide maison aujourd'hui.
Que l'on puisse le revoir et le réentendre chez nous, tel est le souhait que l'on émettra pour clore ce compte-rendu du grand James.
En épilogue: merci au Spirit; et tentez de suivre leurs concerts, qui se succèdent en rafales...de plaisir pour tous les amateurs !
Christian Nauwelaers |
|