Ce festival tenait de l'impossible.

Réunir sous sa bannière, pendant cinq jours consécutifs, le public de trois genres d'une musique parallèle, d'une même essence, qui s'ignore pour entretenir des discussions de basse-cour.

« Amougies, dit Karakos, a réuni les groupes les plus créatifs du moment, pas forcément les plus commerciaux, mais tous ces groupes étaient en devenir ».

Musicalement, ce festival, malgré ses défauts, réussit le pari de mêler rock, pop française, jazz et musique contemporaine.

Politiquement, le défi a été relevé et remporté. Rassembler des milliers de « Hippies » (?) pour assouvir leur soif de décibels est infaisable dans le calme, l'ordre, etc. Pourtant le challenge est gagné. Il faut maintenant faire les comptes. Et récupérer l'argent de la vente des billets dans les différents points de vente. Je m'y attelle dès le 30 octobre.

Tout au long de ces jours, des caméras butinent, on tourne un film que réalise Jérome Laperrousaz et Jean-Noël Roy.

Inédit et interdit ! Il tient l'affiche une semaine à Paris, mais est interdit, en particulier à l'injonction de Pink Floyd.

Le producteur du festival n'a pas acquis les autorisations nécessaires et n'a pas toujours réglé les droits aux divers musiciens. Le film reste invisible depuis. À l'exception de projections privées. Mais, ouf, la RTB a réalisé un excellent reportage qui fait référence. Un documentaire signé Marc Mopty.

Jean-Noël Coghe