Ambiance © Jacky Lepage

Torhout, « Woodland Festival », en est à sa troisième année d'existence. Werchter, « Rock and Blues Festival », à sa cinquième. Ces deux entités situées en Flandre bénéficient d'une excellente position géographique. Torhout est aisément accessible aux jeunes des régions flamandes de Mouscron, Tournai et Ath, tandis que Werchter attire ceux de la partie francophone du pays.

Cette année le spectacle ne se déroulera plus sous un chapiteau mais en plein air. Seul inconvénient, le temps s'il se montre maussade, mais aussi la garantie que le public aura plus d'espace et la faculté de se déplacer plus communément. Le spectacle se déroulera sur une seule journée.

Le prix de l'entrée est raisonnable. Il ne devrait pas y avoir de trop longs temps morts entre le passage des différentes attractions.

Au menu du beau monde, finement sélectionné :

Steve Gibbons Band prévu au programme splite avant le concert de Werchter et est remplacé par The Bintangs, un groupe hollandais, qui s'inspire largement des Rolling Stones. Constitué en 1961, ils auraient vécu quelque vingt-six changements de personnel. Ils ont enregistré une impressionnante série d'albums. Parmi les plus connus: « Genuine Bull » (1975 R.C.A.), « Bintangs » (1977 Philips) et « Nightfighter » (1979 Ariola).

Les membres actuels sont : Gus Pleines (chant et harmonica), Albert Schierbeek (guitare et chant), Harry Schierbeek Jîr. (batterie), Jack Van Schie (guitare) et Frank Kraajeveld (basse).

Habitué de la Belgique, sa dernière tournée chez nous ne l'avait pas révélé au sommet de sa forme, et son dernier album n'était pas très fameux. Toutefois Kevin Koyne est un personnage attachant, capable de moments d'intensité émotionnelle remarquables, surtout lorsqu'il est accompagné par un bon groupe. Cette fois-ci on le retrouve avec son habituel complice Zoot Money aux claviers, la chanteuse Dagmar Krause, avec qui il a enregistré son dernier LP.

Discographie de Kevin : « Case History » (1972 Dandelion), « Marjory Razor Blade » (1973 Virgin), « Blame It On The Night » (1974 Virgin), « Matching Head And Feet » (1975 Virgin), « Heart­Burn » (1976 Virgin), « In Living Black And White» (1977 Virgin4, « Beautiful Extremes » (1977 Virgin), « Dynamite Daze » (1978 Virgin), « Millionaires and Teddy Bears » (1978 Virgin) et « Babble » (1979 Virgin).

Engagé politiquement, sans pour autant jouer les prêcheurs,Tom Robinsont produit un rock simple sans textes particulièrement contestataires. Son premier LP s'intitulait « Power In The Darkness » (1978 Emi). Pour la création de son second opus intitulé T.R.B.Two (1979 Emi) il a fait appel à Peter Gabriel et à Todd Rundgren. Bassiste chanteur, Tom Robinson est accompagné aujourd'hui par Danny Kustovv (guitare), lan Parker (claviers) et Preston Heyman (batterie).

Talking Heads constitué de David Byrne (chant et guitare), Jerry Harrison (guitare), Tina Weymouth (basse) et Chris Frantz (batterie) avaient déjà créé la surprise l'an dernier à Torhout-Werchter.

Cette année, le groupe new wave new-yorkais revient suscitant le même enthousiasme auprès de son public. C'est à la fois mérité et surprenant, car, à première écoute, le style musical de Talking Heads frôlerait plutôt l’ésotérisme.

Côté présence sur scène, les musiciens sont du genre raide, ne sourient guère et communiquent peu avec le public.

Pourtant, David Byrne en grande forme, a interprété avec un swing irrésistible huit chansons de son premier album « 77» et sept du petit dernier « More Songs About Buildings And Food ».

Tina Weymouth © Jacky Lepage

Un des anachronismes du Rock de ces dernières années, les Dire Straits semblent être la revanche de ceux qui ont jusqu'ici détesté la new wave. Leur prestation juste après Talking Heads ne manque pas de sel. Le groupe a littéralement plagié le guitariste américain J.J. Cale, jouant un rock swingant aux sonorités désuètes, mais dénuée du moindre humour.

Ce côté « père tranquille » lui a valu un succès incroyable auprès d'un vaste public que les excentricités du rock contemporain effraye. Son premier album « Dire Straits » (1978 Vertigo) est devenu disque d'or en Belgique, le second intitulé « Communiqué » (1979 Vertigo) devrait prendre la relève. Moins dynamique sur scène qu'en disque, le groupe repose sur les épaules de Marc Knopfler (chant et guitare) et de son frère David Knopfler (guitare). A la basse ( + chant) on trouve John Illsley et Pick Withers à la batterie.

Depuis dix ans qu'il pratique un blues-rock énergique, Rory Gallagher est devenu une institution. Ses visites chez nous ont été nombreuses, et contrairement à beaucoup d'autres qui, comme lui, n'ont jamais beaucoup évolué sur le plan musical. Il semble avoir conservé intact son enthousiasme initial, qui fait de lui ce qu'on appelle en général « une bête de scène ».

Sur le plan visuel, ce vétéran reste le plus intéressant du programme. Il a récemment changé d'accompagnateurs, en revenant à la formule du trio de ses débuts. Il chante et joue lui-même de la guitare, Gerry Mc Avoy est toujours à la basse, mais c'est maintenant Ted Mc Kenna (ex­Sensational Alex Harvey Band) qui tient la batterie. A ce jour liste des albums de Rory :

Rory Gallagher » (1971 Polydor), Deuce » (1971 Polydor), « Live In Europe » (1972 Polydor), « Tattoo » (1973 Polydor), « Irish Tour '74 » (1974 Polydor), «In The Beginning » (1974 Emerald Gem), « Blue­print » (1975 Polydor), « Against The Grain » (1975 Chrysalis), « Calling Card » (1976 Chrysalis), « The Best Years » (1976 Polydor), « Photo-Finish » (1978 Chrysalis).