6.500 personnes pour LED ZEPPELIN, en tenant compte des invités et autres profiteurs (ces salauds de journalistes, par exemple), ça fait quelque chose comme 6.000 entrées payantes à 250 francs. Soit : UN MILLION CINQ CENT MILLE FRANCS !... Joli.
Et pour une fois, prière de ne pas trop loucher du côté des organisateurs. Non. Un groupe du calibre du Zep travaille au pourcentage, c'est bien connu.
Vous pouvez être sûr que ce sont Messieurs Page, Plant, Jones et Bonham qui se sont mis le gros du paquet en poche. Que nous ont-ils proposé en retour ? Une heure quarante- cinq minutes de musique (montre en main)...
On veut bien admettre de casquer lorsqu'on en a pour son argent. Si le groupe s'amène, par exemple, comme ELP, Jethro Tull ou Genesis, avec une mise en scène telle qu'on voit vraiment qu'il nous donne un show complet, ou qu'il est, comme Gilbert O'Sullivan, accompagné par un grand orchestre dont chaque musicien et son déplacement doivent être payé...
Mais où était le « spectacle » du Zep ?
A part trois grandes tours constellées de projos, tout ce qu'on a vu, c'est quatre musiciens jouer leur truc en vitesse et se tailler au galop.
Pas d'interview, z'ont un avion à prendre dans trois quarts d'heure ! Pour cette raison, il n'y eut pas de première partie. Remarquez qu'on n'a pas perdu grand-chose. |
Frank Storms est bien sympathique, mais on l'a déjà vu deux fois. Mais « dans le temps », le Zep jouait plus de deux heures. Maintenant il s'est arrêté après une heure et demie et il y eut deux rappels. Rideau.
Les avis sont partagés quant à la prestation du groupe. Ça va du « dégueulasse » au « terrible » ! Moi-même, j'hésite. Au début, ça cafouillait allègrement.
« C'est notre deuxième concert en deux ans », expliquait Plant. Y a pas de quoi être fier !
Puis, il y eut quelques nouveaux morceaux vraiment très bien. Avec John Paul Jones beaucoup souvent aux claviers qu'à la basse. Vraiment, de chouettes compositions. Le double album, s'il paraît un jour, s'annonce bien.
Les rappels aussi furent mordants, mais tout de même, on ne peut pas parler d'enthousiasme juvénile chez les musiciens, ni même de parfait professionnalisme.
Plant est toujours un excellent chanteur, mais il manque de feeling ; le petit Page est un grand guitariste, mais il n'est plus original ; Jones et Bonham (qui a physiquement doublé de volume) sont effacés et efficaces, mais rien de plus.
Un grand concert ? Certainement pas. Satisfaisant ? Peut-être. Inégal ? Sûrement...
Deux ans à se tourner les pouces, ça marque les meilleurs !
Led Zeppelin © jHdg |