SPORT PALEIS - ANVERS
17 SEPTEMBRE 1975
Alice Cooper à Anvers le 17 septembre 1975 © jHdg
(Extraits de l'article de Piero - Télémoustique N°2591/1975 )
ALICE COOPER À ANVERS
Déjà une semaine avant, on sentait que ça allait être « Kolllossal ». Peu de rockers se font annoncer par un ballon de douze mètres à leur effigie. C'est pourtant ce qu'on a pu voir sur une des places d'Anvers. Entre nous, je croyais que l'attrait du spectaculaire suffirait à remplir le Sportpaleis d'Anvers. Hélas ! il n'en fut rien.
A peine autant de monde que pour Genesis, c'est à se demander si le rock se porte encore bien en Belgique ? Ou alors la popularité de Cooper a-t-elle diminué à ce point ?
Il peut y avoir d'autres raisons : le show avait été diffusé par la TV française quelques jours avant, il passait le soir même à la radio, il y avait un match de foot aussi...
Ou bien les gens se méfient-ils du « Sportpaleis » lui-même ?
On ne peut pas leur donner tort, remarquez. La sonorité dans cet énorme machin est vraiment insupportable à de nombreux endroits.
Et ça vous gâche une partie du spectacle. Si bon soit-il.
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Alice Cooper © jHdg
Les KIDS qui passaient en première partie furent ainsi ovationnés par les premiers rangs et presque hués par les derniers. Ne cherchez pas, Madame : c'est dans l'oreille ! Impossible de juger un groupe dans des conditions pareilles.
Mais Gary Holton, leur chanteur, m'a air d'un fameux showman. Méchant qu'il est, le kid ! Vraiment un sale gamin. Non seulement il chante comme Steve Marriott, mais son comportement sur scène n'est pas éloigné de celui d'Alex Harvey.
Vous voyez ce que ça peut donner. Dans une salle convenable.
La sono était un peu meilleure pour Alice, mais là c'est surtout la mise en scène qui fait impression.
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Alice Cooper © jHdg
Le show est donc basé presque entièrement sur l'album « Welcome To My Nightmare », et si Alice chante un ou deux de ses anciens succès au début (notamment « No More Mister Nice Guy »), c'est à suivre son cauchemar qu'il nous invite.
Pour cela, il n'a pas lésiné sur les moyens. Continuellement accompagné par quatre (très bons) danseurs. il évolue entre deux tours pyramidales de sept mètres de haut qui ont l'air de sortir tout droit d'un film fantastique américain des années 30.
Les moments les plus impressionnants : quand entre les deux tours est tendue une énorme toile d'araignée en grosse corde, à laquelle viennent se suspendre deux danseurs costumés eux-mêmes en veuves noires pour The Black Widow et quand la toile est remplacée par un écran de cinéma.
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On y voit alors Alice et les danseurs se battre dans un cimetière. Et soudain. ils « sortent » tour à tour de l'écran. Alice chante, puis il y retourne. La combinaison entre ce qu'il fait sur scène et son image projetée est vraiment étonnante.
Pendant « Steven, il y a aussi un cyclope de plus de deux mètres de haut. mais ce n'est qu'un détail à côté du reste. Il faut bien l'avouer. même Genesis n'est pas arrivé à produire autant d'effets visuels.
Pour la musique, c'est autre chose. Le groupe est excellent et on a eu droit à un duel de guitares entre Hunter et Wagner, qui a dégénéré en duel tout court, mais la balance était tout de même assez confuse, et certaines compositions, qui, sur disque, accrochent très fort, ne passaient pas aussi bien ici.
Enfin, il faut dire que si Alice Cooper lui-même est un showman bourré d'idées, « live », c'est un chanteur assez moyen. N'empêche : tout ça valait la peine d'être vu.
P. K.
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Transport du matériel d'Alice Cooper
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INTERVIEW parue dans Télé Moustique N° 2593
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