Compte-rendu publié dans Télé Moustique N° 2815
Ici non plus on n'a pas été gâté en première partie. Le « support-group » annoncé, Protex, ayant déclaré forfait, on eut droit à un remplacement au pied levé par un groupe de bal qui semblait débarqué tout droit de 1969 : Frisbee.
Le fait qu'il existe encore des formations pareilles qui se prennent au sérieux en Belgique confirme que nous sommes encore loin du compte. Rien que la tête de ces mecs et leurs horribles goûts vestimentaires les auraient fait sortir après une minute par un public « new-wave » qui se respecte, seulement voila...
Ce n'est pas ce genre que les BOOMTOWN RATS attirent. Non : c'est un public carrément pop. Très jeune ou ayant dépassé la trentaine : à peu près la même chose que pour Abba. C'est à ce niveau que le succès commercial des Ratons Boumeurs les a menés. Et ils assument...
Grosse mise en scène, démagogie de Geldof, qui fait venir les jeunes fans munis d'un appareil photo sur scène, jeu de scène parfaitement réglé, décor (des échafaudages)...
Les Rats sont devenus un groupe ultra-professionnel, et grâce à cela, il n'y a pas un désir secret de leurs fans ou de ceux qui viennent les voir pour la première fois qu'ils n'exaucent pas.
L'ennui, c'est que ça se voit (du moins pour quiconque est un peu habitué aux concerts).
Toute spontanéité est morte. On disait déjà que, musicalement et côté « grande-gueule », Geldof avait tout piqué à Steve Harley : eh bien, sachez qu'il porte aussi le même costume de scène (militaire) que Country Joe McDonald à Woodstock (eh oui !), que ses déhanchements sont la copie conforme de ceux de Mick Jagger (jusqu'à la façon de mettre la main à la hanche) et que les échafaudages comme décorum, Alex Harvey avait fait ça avant lui.
Cela explique sans doute que, malgré l'énorme popularité du groupe en Angleterre, il réussi qu'à attirer une demi-salle à Bruxelles. Il viserait la succession des Bay City Rollers que ça ne m'étonne pas.
P.K.
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