CINÉMAS DE BRUXELLES
NOUVELLE ÉDITION 2020
CFC Editions
Une ville et ses cinémas
Forte du succès de son premier livre consacré aux cinémas de Bruxelles, Isabel Biver propose une nouvelle version de celui-ci. Il est actualisé et revisité en tandem avec la photographe Marie-Françoise Plissart qui a constitué un ensemble inédit d'images.
© MFP
Celles-ci a photographié les façades des anciens cinémas dans leur état actuel où la première fonction des lieux n'a souvent laissé que peu de traces.
© MFP
|
Elle a aussi photographié les intérieurs rares de salles hors du commun encore en activité ou à l'abandon.
Des documents anciens de l'âge d'or du cinéma, issus de collections privées, rappellent, en contrepoint, combien la capitale comptait autrefois de salles dédiées au 7e Art, tant en son centre que plus loin, dans ses diverses périphéries.
© MFP
L'autrice se penche aussi sur ce que sont devenus les cinémas aujourd'hui, les nouvelles approches et propositions pour la vision d'un film en salle, une pratique en permanente mutation.
Informations pratiques:
Format: 21,5 x 24,5 cm – relié – couverture souple à rabats Nombre de pages: 240 pages Prix public : 35€ Date de parution: 2 octobre 2020 Nombreuses photos et archives en couleurs et en noir et blanc Mission photographique de Marie-Françoise Plissart Textes d’Isabel Biver Préface d’Olivier Bastin.
|
|
PORTRAITS ET DESTINS
Historienne du Cinéma, Isabel Biver est l'auteur d'un livre
passionnant et remarquablement illustré.
(photo Raymond Van Thournout)
Depuis la naissance du cinéma en 1895, Bruxelles a compté plus de 250 cinémas pour 450 enseignes différentes. Des faubourgs au centre-ville, de modestes salles de quartier ou de véritables palaces tels le Métropole ou l'Eldorado offraient à la ville leur architecture de lumière et aux spectateurs leur univers infini de rêve et d'évasion. Rebaptisées, réaménagées ou disparues pour la plupart, ces salles emblématiques, depuis le début du XXème siècle, ont changé mille fois de peau mais sont restées dans les mémoires.
C'est leur histoire, grande et petite, que retrace l'ouvrage d'Isabel Biver intitulé : Cinémas de Bruxelles. Portraits et destins paru chez CFC-Éditions, 2009, 23 x 21 cm, 200 pages, illustrations en couleur et noir/blanc.
*
Cinémas de Bruxelles, Portraits et destins (CFC-Éditions) n'est pas un livre nostalgique. La preuve : son premier chapitre traite des cinémas exploités de nos jours. Soit treize enseignes. Bon, 18 pages sur 160. Isabel Biver évoque les 250 autres salles qu'a connues Bruxelles en 145 pages… Le passé, indéniablement.
Parcourons le livre à l'envers et voici les deux dernières illustrations qui nous sont proposées : d'abord la façade de feu le Rialto, l'une des mieux conservées de Bruxelles, devant laquelle le touriste qui court aux puces, surpris, ne peut s'empêcher de lever la tête, puis une affiche publicitaire pour l'Ægidium, dont 4 000 curieux fascinés ont visité les somptueux vestiges lors des dernières Journées du patrimoine.
|
Voilà : ces lieux vivent encore, ils sont beaux, ils émerveillent. Isabel m'a appris à les voir, à les comprendre. Quelle nostalgie ici ? Tant qu'il n'est pas mort, un patrimoine est toujours vivant. Quand on est fille d'archéologue, on ne peut qu'hériter de ce credo, et avoir envie de le partager : visites guidées « à la recherche des cinémas perdus » durant lesquelles elle récoltera les premiers souvenirs de spectateurs, balades en zigzag d'un bout à l'autre de Bruxelles en quête de vestiges matériels, au gré des adresses énumérées dans l'Inventaire des salles de cinéma de la Région de Bruxelles-Capitale (par La Rétine de Plateau a.s.b.l.), squelette illustre de ce que sera son ouvrage.
Mais Isabel Biver a aussi rencontré, et ce sont peut-être les moments qu'elle a préférés, des témoins de ce qu'est et de ce que fut le spectacle cinématographique : une émotion collective génératrice de fantasmes, de rêves ou simplement de souvenirs agréables. Au travers de la mémoire d'exploitants, de simples spectateurs, de passionnés, de collectionneurs, d'experts. L'émotion est toujours là. C'est avant tout cette émotion, fragile, subtile et capitale que nous évoquerons lors de cette rencontre.
Librairie Quartiers latins, place des Martyrs 14 à 1000 Bruxelles, 02 227 34 00
http://www.telebruxelles.net/portail/content/view/1999/300/
www.cfc-editions.be
cinemasperdus@hotmail.com
|
" Tout a commencé il y a plus de dix ans déjà, en découvrant dans un livre passionnant, les Mémoires d'un glouton optique de Paul Davay, quelques salles du monde révolu de la grande époque des cinémas bruxellois. Plus tard, c'est Le chapeau de la tante Jeannot d'Eric De Kuyper qui m'apprendra, poétiquement détaillée, toute la magie du cinéma de son enfance. De ces lectures est né un émerveillement, mélangé de tendresse, qui n'a fait que grandir pour ce sujet si riche. L'envie forte de partager cet univers et ces émotions, un projet ancien, s'est concrétisée par des visites guidées que j'anime depuis 2005 dans le centre-ville et parfois dans les communes, À la recherche des cinémas perdus.
Chacune d'entre elles est un réel plaisir que de moments délicieux passés avec leurs participants de tous âges, à évoquer et visiter ces salles obscures sans presque plus compter les heures Les plus jeunes découvrent un monde, les plus mûrs s'en souviennent et racontent, chantent même parfois, les yeux brillants... Sur une impulsion de Muriel Verhaegen, responsable de la librairie Quartiers latins qui organisait ces visites, ce livre est né grâce à la confiance et à l'intérêt de Jean-Marie Delaunois, directeur de CFC-Éditions.
Si chacun a son monde, la salle de cinéma est le mien et son écran le lieu merveilleux d'une infinité de possibles. Qu'on s'y retrouve encore et toujours pour vivre ces promesses, quel phénomène passionnant! Découvrir une nouvelle salle dans une autre ville, un autre pays, y voir un film, c'est pour moi toujours un petit événement, une excitation autant qu'un repère de ma géographie intime. S'il y a la salle, il y ceux qui y ont vécu des émotions ainsi que des vies professionnelles, la transformant en réceptacle d'une riche mémoire collective qui me touche particulièrement. La mémoire s'exprime aussi par la protection d'un patrimoine architectural, auquel j'ai été sensibilisée au berceau par une maman archéologue.
|
Isabel Biver devant l'Arenberg © Eric Vauthier
|
La salle comble du FORUM de Molenbeek avant Test Pilot de Victor Fleming - 1939.
Musée Communal de Molenbeek-Saint Jean, Fonds Marcelle Paesmans |
Mais comment évoquer de façon dynamique ce qui est véritablement un continent, comme Muriel me l'a dit un jour? En effet, au-delà du glamour du sujet, les cinémas bruxellois sont d'abord un nombre écrasant d'adresses au moins 249 pour 450 enseignes différentes dénombrées de 1895 à 1993 par l' Inventaire des salles de cinéma de La Rétine de Plateau asbl.
S'il est évidemment passionnant, le sujet n'en est pas moins difficile à traiter en raison de son éclatement. L'exploitation d'une salle de cinéma relevant du secteur commercial, la majorité des salles a vécu plusieurs vies au cours des décennies au rythme d'enseignes et d'exploitants différents. Ensuite, même si elles ont globalement suivi le même parcours, leur histoire est un mélange touffu de données nombreuses et riches pour certaines salles, rares et très restreintes pour d'autres. Certaines de ces données sont bien concrètes et relèvent de l'architecture, des logiques d'exploitation, des contraintes urbanistiques et de préoccupations patrimoniales.
D'autres relèvent de l'immatériel, de l'intime et d'une forte et presqu'indicible magie, tels les souvenirs de spectateurs qui ont vécu ces salles et les pratiques de ceux qui y croient encore avec passion. Au fil des mois, j'ai découvert et recueilli les unes et les autres avec plaisir et émotion au cours de recherches et de dizaines d'entretiens avec les témoins qui ont répondu à mon appel. Ils m'ont permis d'imaginer, de vivre!, toute l'ambiance d'une époque.
Loin de tout souhait d'exhaustivité, je vous emmène donc à la redécouverte d'une série de salles emblématiques choisies et présentées au travers de huit thèmes qui suivront un ordre chronologique décroissant nous partirons d'aujourd'hui et des salles actuelles pour ensuite remonter le temps jusqu'aux débuts du cinématographe, et même un peu avant. Certaines salles reviendront dans plusieurs chapitres, en raison de la grande richesse de leurs vies successives. |
Le premier cinéma à l'entrée de la Rue Neuve s'appelait Le Victory. Il était spécialisé dans les westerns et les films de guerre. Les cinéphiles français descendaient sur Bruxelles pour visionner d'anciens films inédits chez eux. (1966- Collection Fonds local de la Maison des Arts de Schaerbeek). |
Donner à lire ces salles c'est bien, les voir, c'est encore mieux! Grâce à l'amitié de collectionneurs et une vaste recherche, de nombreuses illustrations, dont certaines rares, émaillent ce livre tandis que de multiples extraits de souvenirs colorés de spectateurs vous en donnent le parfum. Vous y trouverez aussi des portraits de personnes évoquées dans leur rapport emblématique, passionné et actuel à l'histoire de ces salles. Une diversité de points de vue et de récits non pas pour une histoire continue des cinémas à Bruxelles mais des histoires, singulières, comme chacun d'entre eux. Une forme éclatée comme la réalité d'aujourd'hui. Une brève histoire des cinémas bruxellois et un lexique vous aideront à vous promener librement dans le livre tandis que l'index des salles citées vous permettra de resituer enseignes, lieux et dates d'exploitation. Les notes et la bibliographie vous aideront à aller plus loin dans le sujet.
Enfin, ce livre tel qu'il est doit beaucoup à Éric Vauthier, animateur de l'association La Rétine de Plateau, acteur décisif de la revalorisation des salles de cinéma à Bruxelles et à l'initiative de l' Inventaire des salles de cinéma de la Région de Bruxelles-Capitale , une des bases de cet ouvrage. L'envie de travailler ensemble est venue dès notre rencontre, six mois avant la remise du manuscrit : j'étais avide de son expérience et de sa connaissance du sujet, que je n'imaginais pas étendue à tant de points de vue. La passion et l'énergie d'Éric, restées intactes, m'ont fortement stimulée et ses idées, ses contacts et ses documents ont été des éléments dynamiques décisifs.
Rien n'aurait été possible sans l'aide de nombreuses personnes que je remercie ici très chaleureusement…. "
(Extraits du PROLOGUE écrit par Isabel Biver)
|
CINÉMAS DE BRUXELLES - PORTRAITS ET DESTINS
Isabel Biver - CFC éditions
Christian Nauwelaers)
On revient sur ce livre, paru début avril 2009, et abondamment commenté par J.Jieme (voir son article sur le site). Le succès de cet ouvrage est une belle surprise, en ces temps difficiles: il est déjà réédité, en décembre 2010.
Historienne du cinéma, Isabel, qui n'a pas connu les grandes années des salles surabondantes en centre-ville et en périphérie, met en valeur la nostalgie des autres avec sa jeunesse. Tout en relatant les avatars et tribulations de tous ces lieux magiques du cinéma(tographe) avec une rigueur correspondant à sa formation et son tempérament.
Ce copieux inventaire des salles de la capitale, depuis les débuts il y a plus d'un siècle, a été réalisé notamment grâce à la collaboration enthousiaste de la Rétine de Plateau. On notera une préface de Pierre et Maggy Thonon, et des textes d'introduction de l'auteur Eugène Herdies, ainsi que d'Éric Vauthier, le maître d'oeuvre de la Rétine de Plateau. Sans oublier, en ouverture, une magnifique citation d'un chroniqueur très regretté, celui du Soir : Luc Honorez.
Isabel Biver
© Eric Vauthier
Isabel a choisi de commencer son ouvrage avec des descriptions actuelles, avant de remonter le temps. Des témoignages d'acteurs et de témoins de ces grandes années enrichissent ce livre, comme ceux des écrivains Éric De Kuyper et Jacqueline Timmermans, des cinéastes Jean-Marie Buchet et Roland Lethem, du fameux critique Paul Davay entre autres.
Les illustrations sont essentielles pour le succès, artistique et historique, et sans doute commercial aussi, de ce remarquable volume. Comment ne pas craquer devant la reproduction de l'affiche, en format horizontal, de L'Égyptien (1954), p.92 ? En cinémascope, tout comme toute cette époque.
Isabel relate le destin humble des salles de quartier, ou parfois plus glorieux des grands cinémas-todontes comme l'Eldorado, le Métropole ou le Plaza (les «vaisseaux du centre»).
|
Isabel relate le destin humble des salles de quartier, ou parfois plus glorieux des grands cinémas-todontes comme l'Eldorado, le Métropole ou le Plaza (les «vaisseaux du centre»).
Jusqu'aux salles qui proposaient une programmation non-stop, dont le souvenir attendrit encore certains. Mais il me semble que des allées et venues permanentes pendant les projections pouvaient sans doute déranger les spectateurs les plus exigeants...
De nombreux collectionneurs ont aidé notre jeune historienne avec une confiance et une générosité bien placées.Comme Raymond Van Thournout,Jean-Pierre Montoisis, Robert Mawet et d'autres (pardon de ne pouvoir les citer tous). Tous des sauveurs de petits morceaux de notre si riche patrimoine cinématographique. Comme Alexandre Kasim aussi, qui a disposé des fauteuils du Métropole, rescapés d'une démolition probable, dans son Ciné-Centre à Rixensart !
Grâce à toutes ces personnes de bonne volonté, les documents reproduits sont une fête pour les yeux. Outre des photos très récentes, plus anciennes ou vieilles d'un siècle parfois, Cinémas de Bruxelles recèle des trésors de programmes, parfois simples, parfois de petits fascicules très prisés par les cinéphiles.
Comme les éditions hebdomadaires que de nombreux cinémas mettaient à disposition du public. Certaines de ces éditions éphémères n'en sont pas moins de vraies oeuvres d'art : voir par exemple p.139: un programme Art déco de 1926, à côté d'une lithographie époustouflante d'un maître-affichiste pour La Scala. Et comment ne pas être ému en découvrant le programme belge du premier film parlant Le Chanteur de Jazz, avec Al Jolson, au Trianon-Aubert-Palace, rue Neuve ? Les salles sont photographiées à l'extérieur ou à l'intérieur: les descriptions architecturales sont aussi nombreuses que précises et intéressantes.
N'oublions pas les appareils. Si vous ignorez ce qu'est un phénakistiscope, c'est dans le livre ! Sans oublier l'imagination parfois surréaliste et poétique, et non vulgaire, de maints publicitaires d'alors.Comme en p.111, ces deux invraisemblables créatures géantes, des robots semblent-il, qui inaugurent le Ciné Rio de Watermael-Boitsfort en 1937, en annonçant un chef-d'oeuvre avec Tino Rossi (!): Au son des guitares.
|
AUJOURD'HUI
La situation a évolué depuis la seconde sortie de Cinémas de Bruxelles.
Le 24 février 2010, le cinéma Aventure a rouvert enfin, avec un nouveau concept.
Jusqu'au 22 mai 2010 au Théâtre royal du Parc, on joue une pièce de théâtre: Garbo n'a plus le sourire. L'intrigue se passe... au Pathé Palace peu avant la Libération !
Et j'invite les internautes à s'intéresser à Cinemastories, un projet ixellois avec la bibliothèque Sans Souci et Isabel Biver. Une brochure bilingue gratuite est disponible.
Donc toute cette belle démarche continue plus que jamais, et n'est pas près de s'arrêter !
La ferveur ne s'éteint jamais, et on ne peut que s'en réjouir.
LE COIN DU SPÉCIALISTE
P.80 Photo en couleur (rare pour l'époque) de l'Eldorado place de Brouckère, qui présente alors Adorable voisine, avec Kim Novak. La légende précise «vers 1955», mais c'est 1958.
P.83 Photo du Plaza, avec Les Chevaliers teutoniques à l'affiche. Non pas «vers 1962», mais 1960.
P.88 Encore une belle réalité des années cinquante ! Un...char publicitaire pour le retour de la famille Trapp. La Famille Trapp en Amérique...Non pas «vers 1956», mais 1958.
P.93 Un quartier général des amoureux du disque était La Maison Bleue. Avec une reproduction d'un très vieux document publicitaire de la Maison Bleue, «le magasin sympathique».
Isabel Biver le situe rue du Midi: certes, mais la maison mère, ou la plus importante (l'auteur de ces lignes s'en souvient, comme beaucoup de ceux qui nous lisent sans doute) était sise rue Neuve. Avec le double emplacement au n° 98 - 102.
On pouvait y passer des heures inoubliables dans une cabine d'écoute, tellement plus excitante que les bornes d'écoute qui suivirent...
P.138 Superbe photo de la marquise lumineuse du Cameo, présentant Il était une fois
(A Woman's Face)...mais très largement vieillie: non 1930, mais 1941...du moins si ce film sorti cette année-là a été visible chez nous en pleine guerre. Sous réserve donc.
P.140 Photo non datée du cinéma Scala présentant La Nuit est à nous, avec Marie Bell: c'est 1930. Un très beau document de plus.
Le Mirano à St Josse -1951 - ©Mirano Continental
|
CINÉMAS DE QUARTIER
Isabel Biver organise des tours pédestres à la découverte des cinémas perdus de Bruxelles dans le centre de Bruxelles et entre Forest et Saint-Gilles, sur demande pour groupes de 10 personnes minimum. Contact au : 0498 522 183, cinemasperdus@hotmail.com .
Elle prépare une nouvelle visite sur le thème des cinémas et des lieux de tournage à Bruxelles pour l'asbl Arkadia.be www.asbl-arkadia.be
À LA RECHERCHE DES CINÉMAS PERDUS - FOREST/SAINT-GILLES
CINEMAS DE QUARTIER, DES INTIMITES PARTAGEES
Avant la télévision, un large réseau de salles des faubourgs s'ajoutait à celui des grandes salles du centre de Bruxelles. Lieux d'habitudes et de rencontre entre voisins, ces cinémas offraient les films en deuxième ou troisième projection pour un prix moindre... Une visite unique exceptionnelle pour redécouvrir, d'une commune à l'autre, quelques lieux étonnants, dont l'une des deux dernières salles de quartier de l'agglomération bruxelloise.
|
|