C'est un peu à l'un de ces romans illustrés pour magazine féminin que ressemble cette production franco-belge réalisée par le vétéran français Henri Calef (celui -ci nous révéla Anouk Aimée) et Joao Correa, issu de nos écoles de cinéma. Coeurs simples et. romantiques, battez !

Vous trouverez là pitance, tous les ingrédients sont au menu: un magnifique château, des gens aisés, un sculpteur à la mode, des « boîtes » dans le vent, un jeune amour troublé, un professeur d'université philosophe, un riche industriel et quelques jolies filles (pudiquement) dévoilées...

Georges et sa jeune femme Françoise s'aiment. Promenades dans un parc automnal, des mains qui se cherchent, joies des plaisirs sensuels. Ils sont jeunes et beaux, vivent dans un grand château (filmé dans le Brabant flamand). Mais Georges a une mère possessive. Cela irrite Françoise. Vit-elle vraiment ?

L'arrivée de la belle Marie-Hélène est pour elle une révélation. Marie-Hélène mène sa vie et ses amis tambour battant. Elle fascine vite la jeune épouse qui, à l'occasion d'une dispute avec sa belle-mère, quitte son mari pour vivre un amour avec son amie.

Mais Marie-Hélène a des admirateurs. Qui s'inquiètent de ne plus la voir. Qui la cherchent et la harcèlent. Et Françoise se retrouvera seule.

Marie-Hélène part. Georges, qui s'est décidé à reprendre son travail de chimiste, s'est pris à aimer une jeune étudiante (Anne Funck).

Féminin- féminin : au double jeu de la féminité et de la proie pour l'ombre, Françoise aura tout perdu...

Les réalisateurs font, honnêtement, leur métier qui est de raconter une aventure sentimentale moderne. S'ils sont trahis, c'est surtout au niveau des dialogues qui tombent dans l'artifice. On sent pourtant combien le Français Calef est tombé amoureux de nos paysages. et a pris plaisir à les filmer. Nos forêts, nos étangs, l'avenue Roosevelt, près de l'université, s'éveillent sous sa palette.

Olga Georges-Picot (Marie-Hélène) et surtout Marie-France Pisier (Françoise) ont cette beauté à fleur de peau qui vous touche. Carlos (le chanteur compose ici un rôle de sculpteur) tient son rôle habituel de bon gros sympathique. Il y a même Pierre Brice (un ami de Marie- Hélène) mais qui est moins à l'aise que dans la série des "Winnetou".

Du côté Belge, Arlette Schreiber et Werner Degan (la mère possessive et le professeur) jouent avec beaucoup de retenue. Il y a un petit visage modeste dans Féminin-Féminin qu'il ne faut pas manquer. c'est celui d'Anne Funck au charme blessé d'adolescente (actuellement, elle poursuit encore ses études à l'ULB) ; son interprétation d'étudiante compte peu de répliques mais vous laissa une marque.