ALBUM ROCK BELGE

 

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ROCK BELGE / ALBUM SOUVENIRS

PAZOP (1972-1974)

 

Adapté du livret du CD MUSEA FGBG4191.AR. avec l'accord de Francis Grosse - A l'initiative de Patrick Cogneaux

 

Pazop rock belge 1970

Venus d'horizons culturels, géographiques et linguistiques complètement différents, les musiciens de Pazop se distinguent également par l'utilisation de la flûte et du violon comme bases rythmiques et mélodiques et l'absence de guitares.

 

Fin 1971, Frank Wuyts (claviériste), Kuba Szczepanski, violoniste et Nick Roland (bassiste) décident de fonder leur propre groupe. En leur qualité de musiciens professionnels, ils veulent vivre de leur art. Réalistes et bien qu'ils privilégient un style de rock progressif, ils commencent par composer toute une série de titres « commerciaux ».

 

Frank fait ensuite appel à ses anciens complices de Waterloo en la personne du chanteur et flûtiste Dirk Bogaert et du batteur Jacky Mauer. Le groupe est désormais au complet.

 

Mais comme Nick Roland est rappelé par le Wallace Collection pour honorer leurs derniers contrats, il faut le remplacer. Jacky Mauer suggère de contacter Patrick Cogneaux qui vient de quitter Arkham.

 

Heureuse rencontre, le courant passe. Pazop est né et ne changera plus de line-up pendant les trois années de son existence. Nous sommes alors en janvier 1972.

 

 

Avant-plan : Dirk Bogaert et Jacky Mauer - Arrière-plan : Kuba Szczepanski - Frank Wuyts - Patrick Cogneaux.

 

Photo : Alain Marouani

COMPOSITION DU GROUPE

 

Frank Wuyts, claviériste (ex-Waterloo/ex-Wallace Collection)

Kuba Szczepanski, violoniste (ex-Wallace Collection)

Dirk Bogaert, flûtiste (ex-Waterloo)

Jacky Mauer, batteur ( ex-Waterloo)

Patrick Cogneaux, bassiste ( ex-Arkham)

 

 

DIRK BOGAERT

 

Pazop rock belge 1970

 

Dirk débute sa carrière musicale à l'âge de douze ans en tant qu'enfant-soliste dans le Nabuchodonosor de Verdi à l'Opéra National à Bruxelles. En 1962, il découvre le rock anglo-saxon. Il s'achète aussitôt une guitare et apprend l'instrument par ses propres moyens. L'année suivante, alors qu'il est étudiant en Arts, il fonde son premier groupe The Wrong. Il troque sa guitare contre une basse et se met à jouer les standards des Beatles et des Animals.

 

En 1966 il forme le groupe de blues-rock  The Act avec Gus Roan à la guitare et Marc Malister aux claviers. En 67 le groupe change son nom en  Today's Version et engage un batteur. Cette fois, leur répertoire tourne autour de reprises et de compositions personnelles dans la veine d'Emerson, Lake and Palmer.

 

A cette période, Dirk découvre le jazz grâce au flûtiste Roland Kirk dont il devient un fan inconditionnel. Et le voilà parti pour apprendre un nouvel instrument. Dans Today's Version, il cumule les fonctions de bassiste, flûtiste et chanteur.

 

 

JACKY MAUER

 

Autodidacte, Jacky s'est toujours intéressé aux diverses formes de percussions. Il commence sa carrière musicale avec le groupe de rock  Les Partisans. Puis de 1964 à 66 il joue avec  Les Chakachas  un groupe orienté salsa .

 

En 66, il rejoint le trio  Adam's Recital de tendance psychédélique, largement inspiré par Jimi Hendrix. Ensemble, ils enregistrent un single, entame une tournée en Angleterre, passe par le Marquee Club à Londres ainsi qu'au festival de Windsor aux côtés de Zoot Money et de Marmalade. En 1968 il monte Waterloo, un band à caractère progressif avec Dirk Bogaert et le guitariste Gus Roan.

 

Pazop rock belge 1970

 

 

PATRICK COGNEAUX

 

Pazop rock belge 1970

 

Musicien précoce, Patrick Cogneaux acquiert sa première guitare à douze ans. C'est un gosse débrouillard, qui parvient à l'électrifier et même à la transformer en basse. En 1962, de sa passion pour les Shadows, Beatles, Stones, Animals naîtra The Pacific's, un orchestre constitué de son frère aîné Philippe à la guitare et de copains de lycée.

 

Les années suivantes, Patrick participera à l'aventure des Dauphins et des Frondeurs dans les bals et soirées dansantes dans la région de Mons et du Nord de la France.

 

En Avril 68, avec le courant psychédélique, Patrick fonde The Knives and Axes avec notamment le claviériste Michel Rorive, Dino Leonardi, futur guitariste d'Adamo et Daniel Denis, futur batteur. Cette fois, le répertoire se base sur les Doors, les Cream, Pink Floyd, Jimi Hendrix. Après sa dissolution en 1970, il participe à l'expérience du groupe The Carnaby's, orienté davantage vers le rythm and blues. Il y fait la connaissance de Jean Pierre Onraedt, à la batterie, de Roland Deschamps aux claviers et du chanteur Steve Shorter.

Le groupe est engagé pour six mois à la Martinique dans le cadre des activités estivales du Club Med. Mais après quelques semaines, un cyclone dévaste l'île et met fin aux festivités.

 

Début octobre 1970, Patrick rejoint alors Arkham qui vient de remporter le Grand prix de la Guitare d'Or à Ciney. Il y restera jusqu'en octobre 1971, peu avant la dissolution du groupe.( voir la bio d'Arkham - http://www.memoire60-70.be/RockBelge/Arkham.htm )

 

 

KUBA SZCZEPANSKI

 

Kuba Szczepanski a grandi en Pologne dans une famille d’artistes. Il étudie le violon dès l’âge de sept ans. A partir de 1959, il joue dans divers orchestres folkloriques polonais de renom. Il poursuit en même temps ses études au Conservatoire. En 1962, il débarque à à Bruxelles  pour suivre les cours de son mentor  André Gertler. En 1968 il devint membre  de l’orchestre philharmonique de l’Opéra de Bruxelles. En janvier 1970, Freddy Nieuland et Sylvain Vanholme font sa connaissance en même temps que Raymond Vincent. Lorsque, les membres du Wallace Collection lui proposeront de les rejoindre, il n'hésitera pas longtemps, trop intrigué par ce genre d'expérience.

 

 
Kuba Szczepanski

 

PAZOP Wuyts

FRANK WUYTS

 

Frank Wuyts avait étudié le solfège et le piano en autodidacte et depuis ses seize ans jouaient dans des orchestres de bal. Puis, il était entré dans le groupe progressiste Waterloo. Le temps de participer à l'enregistrement d'un album, le groupe s'était dissous. Contacté par Freddy Nieuland qui cherchait un claviériste, Frank entra dans le Wallace Collection.

 

En 1971, le Wallace Collection enregistra la bande son du film Les Intrus avec Charles Aznavour. L'aventure se termine à la fin de la même année.

 

LE DÉMARRAGE

Pour démarrer, les musiciens se mettent à composer quatre thèmes de rock-classique dont ils s'empressent de réaliser une démo. La firme EMI qui voit dans leur style trop de similitudes avec le Wallace Collection, ne se montre pas intéressée par la formule. Toutefois, les portes ne sont pas totalement fermées. EMI leur propose de financer une session de deux jours dans ses studios de Boulogne.

 

Le groupe y enregistre quatre titres parmi lesquels une adaptation anglaise de la chanson paillarde  Le curé de Camaret, rebaptisée  Captain Black pour la circonstance. Si les paroles sont complètement différentes, la mélodie originale demeure. Egalement Morning, un slow librement inspiré d'un thème du compositeur classique Teleman et une ballade pop-classique  Try to understand.

 

Avec cette démo, Kuba et Jacky Mauer partent visiter les diverses maisons de disques sur la place de Paris… mais sans grand succès .En quittant les bureaux de Polydor, ils croisent un type bizarre, en survêtement vert. Il cherche lui aussi un producteur. C'est Coluche.

 

 

Pazop rock belge 1970

 

Jacky Mauer - Kuba  Szcepanski - Patrick Cogneaux - Frank Wuyts - Dirk Bogaert

 

En attendant de meilleurs jours, le groupe répète dans l'ancien atelier de couture de Baba, le père de Jacky. Durant des mois, ils rassemblent leurs idées musicales et s'inspirent du jazz électrique moderne de Miles Davis, du rock progressiste de groupes tels que King Crimson et de Caravan, sans oublier le style déjanté de Frank Zappa.

 

Le groupe se veut un laboratoire permanent de créativité. Ses membres n'hésitent pas à se lancer dans des thèmes musicaux complexes, alliant basculements rythmiques, collages sonores, riffs et thèmes entremêlés, harmonies atonales, combinaisons savantes entre claviers, violon et flûte.

 

Au début, Frank Wuyts et Dirk Bogaert proposaient des thèmes mélodiques aussitôt retravaillés par les autres musiciens, qui apportaient leurs propres idées. Mais devant la richesse de leurs propositions et le caractère abouti de leurs créations, ils ne tardent pas à devenir les seuls compositeurs responsables de la direction artistique du groupe.

 

Dirk qui dispose d'une voix rauque et puissante se lance dans l'écriture de sketchs particulièrement ironiques sur la drogue, la folie et la schizophrénie.

 

TROUVER UN NOM : PAS OP/PAZOP

Pazop rock belge 1970

 

Kuba  Szcepanski - Jacky Mauer - Frank Wuyts - Patrick Cogneaux - Dirk Bogaert

 

Le groupe se sent enfin prêt à affronter le public. Reste à lui trouver un nom ! Après avoir planché sur une quarantaine de propositions sans en trouver une qui fasse l'unanimité, Kuba suggère de choisir un nom qui sonnerait typiquement belge, qui serait facile à comprendre indépendamment de la langue et surtout facile à retenir. Dirk propose alors Pas Op qui veut dire « attention » en néerlandais. Puis, pour lui conférer un petit côté original et plus attractif, ils modifient l'orthographe et en font Pazop.

 

C'est par le biais d'une public relation rencontrée dans les bureaux de EMI que Pazop finit par entrer en contact avec le producteur parisien indépendant Luigi Ogival.

 

Ce dernier écoute la démo réalisée dans les studios de Boulogne et marque aussitôt son intérêt. Le 9 mars 1972, un contrat de trois ans est signé, stipulant l'enregistrement de plusieurs singles ainsi qu'un album au cours de cette période.

Ensuite Ogival propose la bande démo à Jean Fernandez, directeur artistique de Barclay qui accepte de sortir un 45 tours.

 

En juin, pour les faire connaître, Fernandez les envoie jouer dans le Club le plus couru de Paris, le Gibus. Malgré la faiblesse des moyens (pas de light show ni d'effets visuels), le groupe est vivement apprécié.

 

 

Début Juillet, Ogival réserve le studio du compositeur Michel Magne au Château d'Hérouville afin d'y enregistrer un album et un single. Pour le single, les musiciens choisissent d'adapter une version de Captain Black  avec une rythmique plus puissante que dans la version réalisée dans les studios d'EMI.

 

Ils disposent désormais de vingt-quatre pistes et sont encadrés par un ingénieur du son hors-pair, Dominique Blanc-Francard.

 

Grâce à l'intense préparation du groupe, dix-huit titres sont enregistrés en deux semaines. Tous s'enchaînent les uns aux autres formant ainsi une suite plutôt que des thèmes séparés. Face à leur professionnalisme, Michel Magne deviendra leur ami et leur demandera de participer aux festivités lors de son mariage civil.

 

Pour l'anecdote, signalons qu'une messe à caractère païen avait été prévue dans l'église du village. Elle fut célébrée par un ami de Michel, un ancien chanteur de blues devenu prêtre. Plusieurs musiciens de Magma ainsi qu'une chorale et une fanfare locale participèrent également à cette messe de mariage plutôt excentrique.

Pour l'occasion, Michel et sa jeune épouse étaient habillés en costumes traditionnels russes. L'acteur et producteur de cinéma Jean Yanne, filma le « happening » qui se termina par l'entrée de majorettes dans l'église.

 

Retour au Gibus. Le groupe s'y distingue à nouveau et reçoit les éloges de Maxipop, Super Hebdo, Salut les Copains. Ils participent à l'émission de télé Pop 2 de Patrice Blanc-Francard, le frère de Dominique.

 

Lors de cette prestation, ils rencontrent le violoniste classique Ivry Gittlis qui les invite à participer au marathon musical qui se déroule à Vence. Au programme : des prestations de violonistes qui improvisent sur des thèmes de Beethoven. Pazop relève le défi et donne un concert le 23 et un autre le 30 Juillet, interprétant son propre répertoire devant une audience enthousiaste.

Pazop rock belge 1970

 

 

 

Le 24 Septembre 1972 Pazop prend part au festival de Presseux (Sprimont) en Belgique partageant l'affiche avec Atomic Rooster et Caravan.

 

Après une semaine entière au Gibus ( l6-21 octobre), ils participent à un concert gratuit à Paris, Salle Pleyel. L'objectif : présenter le futur album au public et au critiques de la presse musicale.

 

Ce concert était sponsorisé par RTL et le Magazine  Pop Music. En quatre-vingt dix minutes, sans pauses entre les morceaux, Pazop interprète l'ensemble de son répertoire.

 

PSYCHILLIS OF A LUNATIC GENIUS

 

Pazop rock belge 1970

Quand le travail en studio a été terminé, les ennuis ont commencé. Suite aux suggestions de Dirk, le groupe avait accepté d'intituler le LP Psychillis of a Lunatic Genius. Ce titre particulièrement provocateur a alerté Fernandez qui l'a écouté et décrété qu'il était beaucoup trop peu commercial. Il a alors décida de ne sortir que le single. A la grande colère de Luigi Ogival qui espérait vendre les bandes masters à Barclay pour payer les frais de location du studio d'Hérouville.

 

Comme le conflit ne trouvait pas de solution, Michel Magne conserva les bandes dans ses coffres et, seul, le single plus commercial, sortit chez Barclay.

 

Par chance, Jacky Mauer put emprunter une des bandes masters pour un week-end et de retour à Bruxelles la fit écouter à Alain Pierre qui possédait un petit home studio. Alain fit une copie de la bande.

 

En janvier 1973, en dépit de diverses démarches juridiques et grâce à l'intervention d'un avocat, Luigi Ogival se vit obligé de sortir l'album coûte que coûte. Insolvable, le contrat qui le liait à Pazop fut annulé.

 

COLLABORATION PAZOP - VANHOLME

Le 12 mars 1973 le groupe participe à l’émission de la télévision belge Pop Shop.

Quelques jours plus tard,  Sylvain Vanholme, qui fait alors partie du Two Man Sound propose à  Pazop de participer à l’enregistrement d’un album de thèmes classiques à convertir en pop rock.

 

Une démo est effectuée dans leur local de répétition. Sur celle-ci figure  La Danse des petits Cygnes  (tiré du  Lac des Cygnes  de Tchaikovsky), la finale de la  Symphonie du Nouveau Monde  de Dvorak, la   Petite Musique de nuit de Mozart ou encore  un thème tiré d’un Opus de Verdi.

 

En juin 1973, suite à l’écoute de cette démo, Vanholme les amène au studio Start  à Bruxelles. En plus des morceaux déjà cités, ils ajoutent notamment l’Arlésienne  et  la Carmen  de Bizet ainsi que l’Ave Maria  de Gounod. L’album connaît une jolie carrière en Belgique et en Hollande.


Grâce à ses contacts, Sylvain persuade Henri Belolo, alors jeune producteur débutant à sortir l’album « classique » en France. Plus tard, Belolo produira YMCA. Sylvain qui apprécie la musique de Pazop propose alors de produire un album plus en phase avec le style musical du groupe, en association avec le directeur du studio Start.

Une opération similaire aura lieu du 27 août au 2 septembre. Sylvain décide de produire un album avec le propriétaire du studio Start. Sept jours d’enregistrement, vingt-quatre pistes et une direction technique de premier plan avec l’ingénieur du son Willy Paques . A cette occasion le groupe reprend quelques titres déjà enregistré à Hérouville.

Par la suite, Sylvain  demandera aussi le concours du groupe  pour l’enregistrement de deux titres pour l’album Rubro Negro de Two Man Sound.

 

En deux ans, Pazop est arrivé au sommet de sa technique. Son style musical se révèle de plus en plus puissant avec toujours plus d’humour et d’ironie. Ses références sont multiples et puisent même parfois dans les thèmes populaires ou folkloriques. Le tout ponctué de changements de rythmes et de tempos  des plus inattendus.  
Leur musique rappelle le travail  de Jethro Tull, Hatfield and the North, Van der Graaf Generator, Weather Report ou King Crimson.

Pazop rock belge 1970

 

A l’initiative de Vanholme qui leur demande de composer des titres plus commerciaux afin de convaincre  une compagnie de disques de les signer, ils composent  Merry Jungo et  Honey Honey.
Après écoute, CBS accepte de produire un single mais refuse d’aller au-delà. Une fois de plus l’album végète dans les tiroirs.

 

LE CHANT DU CYGNE

Concerts sporadiques. 1974 n’est pas une grande année pour Pazop. Les 3 et 4 Juillet 1974 ils sont sur les plateaux de deux shows télévisés pour le compte de la BRT au Théâtre Américain à Bruxelles.

 

Derniers concerts les 6 et 12 juillet 1974 respectivement à Renaix et à Ressaix. Les musiciens sont lassés par les difficultés à trouver des engagements et leurs échecs successifs dans leur démarches pour sortir un album achèvent de les décourager. Survivre dans de telles conditions n’a plus vraiment de sens.

 

L’APRÈS PAZOP POUR LES MUSICIENS

 

 

Kuba travailla durant plusieurs années dans le cadre d’un laboratoire médical avant de reprendre son violon et de rejoindre un orchestre classique. Il participa également en 1978  à l’enregistrement d’un album avec  The Ragtime Cats, Marc Hérouet et  John Valcke (ex-Wallace)  et Bob Dartsch (ex-Cos).

 

Frank Wuys, Dirk Bogaert, Jacky Mauer, Patrick Cogneaux  et le saxophoniste Alexis Van Eeckhout fondèrent   Avena Sativa,   un groupe de jazz-rock  progressiste mais malheureusement, ils ne purent sortir un album.

Frank et Dirk fondèrent alors Karass  Bulband, un  big band  de dix-huit musiciens. 

 

Dans le même temps, Jacky et Dirk fondèrent le groupe de jazz-rock Abraxis avec Charles Loos,  l’ex-claviériste de Cos, Jean Paul Musette, l’ex-bassiste de Cos  et de Waterloo ainsi que le guitariste Paul Elias. Ils sortirent un album en 1977 avec en invité sur un titre, Tony Mallisan d’Esperanto à la batterie.

 

En 1977, Dirk, Jacky et Sylvain Vanholme décidèrent de monter un studio d’enregistrement à Bruxelles dans l’ancien local de répétition de Pazop qu’ils appelèrent Shiva. Patrick Cogneaux en devint l’ingénieur du son.

 

Frank Wuyts accompagna le chanteur Américain de R’n’B  Arthur Conley durant l’une de ses tournées européennes avant de rejoindre les accompagnateurs du chanteur français Pierre Vassiliu grâce à son ami violoniste Denis Van Hecke.


Plus tard, il accompagnera  Jacques Higelin et jouera aussi avec le groupe belge expérimental Aksak Maboul mené par un autre ancien de  Cos, le claviériste Marc Hollander.

 

Frank composa également des musiques pour films publicitaires ainsi que des jingles avant de faire son retour sur scène avec le trio Musique Flexible avec Denis Van Hecke au violoncelle et Michel Berckmans au basson et au hautbois. Toujours en activité avec Univers Zero. Michel vient de sortir en janvier 2010, Clivages, un nouvel album enregistré dans son studio.

 

Au milieu des années 80, Frank Wuyts collabora à un album intéressant avec Geoff Leigh  (ex- Henry Cow  et Phil Miller (ex-Matching Mole) en special guest.

Patrick Cogneaux, outre le fait de jouer avec Avena Satina, accompagna le chanteur belge André Bialek avec Frank Wuyts, (remplacé plus tard par Jean-Luc Manderlier) et Paul Elias.

 

MUSEA SORT ENFIN L’ALBUM  DE  PAZOP EN 1996

Pazop rock belge 1970

En 1996, grâce à Francis Grosse, fondateur de la firme Musea, (spécialisée dans la musique pop progressive),   les bandes masters de Pazop furent enfin exhumées de leurs tiroirs.


Francis Grosse prit l’initiative de sortir un mix de l’album enregistré à Hérouville en Juillet 72 et de celui enregistré à Bruxelles en août 73. Ce CD, sorti en décembre 1996, est un hommage à la grande qualité et l’originalité de leur musique.

 

 

http://www.musearecords.com/ext_re_new_catselect.php?np=2697

 

 

Photo : Alain Marouani

 

http://www.progarchives.com/album.asp?id=7328

 

Dossier réalisé par Jean Jième grâce aux remises d'archives de Patrick Cogneaux. Remerciements à Kuba  Szcepanski - Frank Wuyts - Jacky Mauer - Dirk Bogaert - Alain Pierre - Daniel Schell et Francis Grosse pour leur collaboration. Achevé le 6 janvier 2010.