LES PIONNIERS DU ROCK

 

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LES PIONNIERS DE L'HISTOIRE DU

ROCK EN BELGIQUE

STORY of ONYX CLUB - SIBÉMOL - STUDIO DES - JACK SAY

D'après les souvenirs de Jacques Ysaye alias Jack Say

 

Le comédien Jacques Courtois et Jack Say en 1974 (photo © A. Cornet)

14-15, rue aux fleurs - 1000 Bruxelles

 

 

ONYX CLUB – 1966

LE TRIO : POL CLARK – DANY BERNARD – JACK SAY

 

Jack Say : Depuis la fin des années 50, je réalisais de plus en plus d’enregistrements, notamment pour les firmes de disques Philips, Polydor, Decca, Palette (World Music), Hebra, etc… et de musiques de films dont, principalement, les publicités cinéma (Belgique Ciné, Publi Ciné, Van Dam KH etc…). Je n’étais jamais pleinement satisfait des prises de son de cette époque et cherchais un moyen pour améliorer cette situation.


Un jour de l’année 1966, je me trouvais à l’Onyx Club, Cercle Privé, dont le Président, Pol Clark, musicien lui-même et éditeur du Guide de l’Onyx, où l’on pouvait trouver les coordonnées de tous les musiciens pro travaillant en Belgique.

 

Pol me demanda si je ne serais pas intéressé d’utiliser le local qui servait aux répétitions de divers orchestres dont, notamment, celui d’Henry Segers, de la TV / RTB. Il était équipé d’une petite table de mixage (mono), deux enregistreurs REVOX et de 3 excellents micros NEUMANN.


J’avais moi-même une petite formation qui se produisait dans les « bals et fêtes » et dans laquelle le bassiste-chanteur, Dany Bernard, manipulait avec bonheur la sono de l’orchestre et, éventuellement, celle des salles où nous jouions.

 

Jack Say

Avant-plan : Dany Bernard, Jack Say, Freddy Sunder

Derrière  : Gus Decock, Frankie Theunen et un trompettiste


Le « trio magique » était réuni, et nous décidons d’exploiter le local en tant que studio d’enregistrement. Nous établissons un «gentleman agreement» comme quoi Pol fournirait le local, chauffage et éclairage et Dany s'occuperait la technique.

 

 

 

 

Quant à moi, j’investirais la somme nécessaire à faire démarrer cette idée, sans compter que j’apporterais des « clients ». Ceux-ci venaient principalement pour réaliser des « démos» qu’ils présentaient ensuite dans les différentes maisons de disques.

 

On ne fit aucune publicité, et le «bouche à oreille» marcha parfaitement. On réalisa notamment la maquette de Daydream qui fut réenregistré plus tard à Londres par le Wallace Collection

 

Nieuland batteur du Wallace

Freddy Nieuland du Wallace Collection


Inutile de dire que le matériel était insuffisant pour poursuivre une activité qui devenait semi professionnelle et, Pol Clark me proposa tout simplement de racheter le local du Studio avec le bar et l’appartement du dessus, où vint habiter Dany Bernard, avec sa compagne Lily et la fille de celle-ci. Je proposai à Dany d’être mon associé mais il refusa, préférant être appointé.


La transaction fut faite en un clin d’oeil et, petite anecdote, comme le bar était un cercle privé, on y débitait de l’alcool (interdit à cette époque dans les débits de boisson).

 

Nous nous rendîmes donc au bureau des accises pour transférer l’autorisation qu’avait obtenu Pol auparavant. Pour la circonstance, je m’étais d’ailleurs muni d’une petite liasse de billets, pour faire face à toute éventualité.

 

Lorsque tous les papiers furent remplis, je demandai au préposé : « Combien je vous dois ? ». Et il me répondit : « Un franc » !!! (c’était le prix du formulaire).

 

À propos d'accises, comme nous avions la licence pour servir de l’alcool, nous étions régulièrement contrôlés. Un jour, deux fonctionnaires se pointent pour examiner le livre des comptes que l'on devait tenir rigoureusement. On leur offrit, bien entendu, un petit whisky ou deux. Mais, ils étaient arrivés bourrés. J'ai dû appeler un taxi afin qu'il les ramène chez eux !

 

 

RACHAT DES LOCAUX DE L'ONYX - 1968

LES DÉBUTS DU STUDIO D.E.S.

 

Et nous voilà arrivés en 1968, qui voit débuter pour nous l’ère du professionnalisme.

 

Comme j’étais seul maître à bord, j’investis dans le matériel : Console de mixage S.A.I.T., nouveaux micros SENNHEISER, casques et surtout 2 magnétophones stéréo (2 pistes) STUDER.

 

On avait élaboré un système de réverbération dans la cave, avec un baffle et un micro.

 

Notre clientèle était composée de grandes firmes qui n’avaient pas de studio (VOGUE, EMI, POLYDOR, notamment) et de producteurs indépendants, comme Marcel De Keukeleire (ELVER), qui allait réaliser, plus tard, avec son associé Jean Van Loo, quelques grands succès.

 

On travaillait aussi pour des productions flamandes : entre autres Roco Granata et Lambrechts (arrt. Martin De Haeck), qui y produirent plusieurs succès.

 

Pendant ce temps, le bar était tenu par la femme de Dany, Lily, qui n’était pas très douée pour ce métier et, deux ans plus tard, j’engageais la femme d’un de mes musiciens de bal, José Martinez. Elle s’appelait Claudine et fit partie intégralement de l’histoire du Studio et de son bar.

 

Avec une équipe de copains, on changea complètement de décor et, comme j’avais acheté un nouveau piano pour le studio, l’ancien fut placé dans le bar, au grand plaisir des musiciens.

 

Mon frère Michel amena quelques musiciens amateurs de bon niveau, et on organisa les premières jam sessions qui avaient lieu tous les mardis.

 

Dany Bernard avait l’habitude de se coucher très tard, et d’avoir difficile à se lever lorsque les enregistrements commençaient à 9h du matin.

 

Un de nos meilleurs clients, Jean, avait réservé le Studio un dimanche matin pour enregistrer la fanfare de son patelin et, tous les musiciens étant là, Dany dormait toujours dans l’appartement du dessus. Ils se mirent donc, à 30 ou 40 musiciens, à jouer leur marche dans le couloir qui séparait le bar du Studio : ce fut un beau chahut, et Dany fut réveillé, avec tout le quartier d’ailleurs !

 

Malgré le manque total de publicité, le public de l’extérieur vint de plus en plus nombreux. Et, comme Claudine faisait très bien la cuisine, on décida de s'ouvrir à la restauration.

 

J’oublie de dire que, depuis le début, j’avais gardé Françoise, qui ouvrait le bar le matin, et servait le café pour les musiciens et les producteurs. Je dois ajouter qu’elle est restée fidèle jusqu’à la fin et que, maintenant encore, elle ne manque jamais de prendre de mes nouvelles.

 

Quant au Studio, Dany était parti vers d’autres cieux et j’avais engagé un jeune technicien, Michel Lecloux, qui sortait de l’I.A.D. Il s’est tout de suite adapté au boulot et a vite été apprécié par les clients.

 

Michel Lecloux donne des indications à un stagiaire (photo A.Cornet)

 

 

 

 

L’appartement étant resté vide, je le mis à la disposition d’un grand ami : Victor, qui était, lui aussi, très aimé des musiciens. Je me réservai une grande pièce pour en faire mon bureau.


Le ménage Claudine/José s’étant dissous, elle partit aussi vers d’autres cieux et j’engageai Georges et Janine, qui ne restèrent pas très longtemps, Claudine revenant au galop, mais seule, cette fois.

 

Georges et Janine - 1974 (photo A. Cornet)

 

Pour raisons personnelles, elle n’est restée qu’un an environ et je pris un autre couple comme gérants du « bar-restaurant » : Danièle et Pierre. Ce dernier avait un talent de cuisinier inné, et s’est mis à préparer de succulents repas… à prix très modérés.

 

Le bar du Sstudio DES était fréquenté par les comédiens du Théâtre des Galeries ( photo A. Cornet)


Ils restèrent environ un an et, suite à un grave différent (de caisse)… je fis à nouveau appel à Claudine qui avait rencontré entre-temps un formidable musicien : Willy Van de Walle.

 

Il travaillait dans tous les studios et pour la BRT, mais laissait sa future femme se débrouiller dans la tâche difficile de suivre les traces de Pierre pour la cuisine. Elle y arriva fort bien d’ailleurs.


Quant à Willy, il nous apporta des musiciens professionnels pour «faire la jam » du vendredi.

 

Parmi ma clientèle, il y avait Sadi, vibraphoniste de renommée internationale qui venait siroter sa Guinness seul au bar, car c'était un ténébreux. Parfois, sans crier gare, il se mettait à jouer du piano. C'était un virtuose. Tout le monde l'adorait. Il y avait aussi Toots Thielemans. Il venait de rencontrer Huguette, qui allait bientôt devenir sa femme. À deux, ils venaient souvent dans l’après-midi pour se bécoter sur une des banquettes du bar.

 

Kiki, le fils de jacques Say (photo A.Cornet)

 

 

Au bar : la troupe du Théâtre des Galeries en 1974 (photo A. Cornet)

 

Roger Jouret, futur Plastic Bertrand - 1974

(photo A.Cornet)

1972 - Armand Massaux et Charlie Maker

© Jean Jieme

Marc Ysaye - 1974

 

 

S.P.R.L. STUDIO D.E.S.- 1976

 

Évolution du bar/Restaurant à Jam Sessions

 

Devant l’extension incroyable de ce qui n’était au début qu’un rendez-vous de musiciens, le STUDIO D.E.S. devient une SPRL.

 

A partir de ce moment, une nouvelle console fait son entrée : une SCULLY, avec automation (la première en Belgique).

 

Il faut dire que nous avions passé successivement de 2 à 4 pistes, puis à 8, à 16 et finalement à 24 pistes sur 2 pouces de large. Le succès est immédiat et j’engage Pierre VDEB, un deuxième technicien, et un stagiaire.

 

Mixage avec Pic Cornet

 

De plus, ayant acquis une « chambre d’écho » professionnelle, cela libère la cave, que je transforme en « Studio B » où l’on enregistrait les bandes sonores pour attractions et strip-teaseuses, nombreuses dans ce quartier. La rue aux fleurs, perpendiculaire à la rue du Cirque, était connue pour ses bars à filles et notamment le Must.

 

Entre la cuisine du bar et l’arrière du Must, il y avait une cour commune. Les filles venaient de temps en temps chercher un plat en profitant de cette proximité. Un soir, que voit-on arriver ? Cinq ou six filles, en petite tenue, venant se réfugier dans la cuisine car il y avait un contrôle d’identité. Quelques musiciens étaient restés «collés » au bar et n’ont pas manqué de se rincer l’œil.

 

Jimmy, un excellent bassiste, émoustillé sans doute par cette situation, s’est mis complètement à poil et a commencé à faire une danse érotique au milieu du bar, au grand plaisir de tous les assistants. Claudine ne savait plus où se mettre… mais elle a fini par faire cesser ce spectacle, car n’importe qui aurait pu entrer.

 

Nous avions engagé un ancien guitariste/chanteur, du nom de José Hontoir, qui assumait le poste de présentateur dans les deux langues. Un type formidable.


Pendant ce temps, les « jam sessions » du vendredi avaient un tel succès qu’on devait pousser des clients dehors pour laisser en rentrer d’autres.

 

De nombreux musiciens y sont passés. Outre Willy Van de Walle, au ténor et à la flûte, et moi-même à la clarinette, je citerai de mémoire: Janot Moralès (Trp-bugle), Marc Merciny (Trb), Gus Decock (piano), Nick Kletchowsky (basse), et quelques invités étrangers qui passaient chez nous lorsqu’ils avaient fini leur tour de chant à l’Ancienne Belgique.

 

Sait- on que Pierre Perret jouait splendidement du sax ténor, que Mort Shumann chantait les classiques du jazz et y prenait « son pied», de même que Sacha Distel qui vint quelques fois nous régaler de ses improvisations à la guitare électrique.

 

Nous avions aussi souvent la visite de Léon Demol (dit Poddoum), le patron de la Taverne du Passage, qui faisait des étincelles à la trompette, et offrait à boire à tous.

 

Je citerai ensuite les chanteuses Tany Golan et Jacqueline Renard, la fille du regretté Johnny Renard et qui chantait aussi bien que son père jouait de la trompette.

 

Mais, reparlons du Studio, qui empilait succès sur succès dont, par exemple : Born To Be Alive (arrt Guy Delo), La Danse Des Canards, un LP de Jean-Claude Pascal, réalisé juste après qu’il ait remporté l’Eurovision, les premiers disques de Frank Michael.

 

 

 


Machiavel : Albert Letecheur, Jack Roskam, Marc Ysaye et Jack Say

à la console Scully 16/24 pistes Dans le fond à droite, l'enregistreur
MCA 24 pistes sur bandes de 2 pouces.

 

Machiavel est également venu enregistrer ses deux premiers albums chez nous.

 

J'ai une anecdote marrante à raconter à propos des Los Paraguayos. Ils faisaient partie de l'écurie Philips/Polydor Hollande, qui, au passage, étaient mes gros clients. Ils m'ont bombardé directeur artistique de Los Paraguayos.

 

Au cours d’une session en direct, je suis obligé d'interrompre l’enregistrement car ils ne chantent plus juste. Je leur propose donc de faire un break d’un quart d’heure et de venir nous rejoindre au bar. Mais ils refusent.

 

Je vais donc boire mon café avec le technicien et, comme au bout de vingt minutes, ils ne sont toujours pas de retour, je regagne la cabine de son et les vois tous les cinq, étendus à plat par terre, les bras en croix. Ils priaient la Madone… pour que leurs voix reviennent.


Le technicien, Pierre VDB s’en alla en France et fut remplacé successivement par deux néerlandophones, dont le dernier, Erwin partit exploiter l’ancien Studio Decca de la Chaussée de Jette, que Salvatore Adamo avait racheté.

 

Michel Lecloux, récemment nommé professeur à l’I.A.D. nous quitta aussi et, après une petite parenthèse avec Dany Bernard, revenu pour quelques mois, j’engageai Francis De Well, ancien technicien du grand Studio DECCA (Canal).

 

Francis Dewell et Nick Roland - 1979

 

Le groupe Maybe ajoute des choeurs avec Pic et Alain

Cornet ainsi que Christian Cadeli.

 

1982 - JACK SAY QUITTE LE STUDIO D.E.S - ÉPILOGUE.

 

 

Entretemps, ma situation professionnelle avait évolué, notamment en devenant administrateur à la Sabam et chef d’orchestre à la RTBF, dans les émissions Caméra d'argent et Chanson du siècle.

 

De plus, annuellement, je fus amené à coacher le candidat belge de l’Eurovision. J’étais donc de moins en moins présent au Studio, qui tournait très bien, sans moi. J'ai du faire un choix.

 

En 1982, j'ai revendu mes parts à mon technicien Francis, à Michèle Abs, la femme de Pol Clark (comme la roue tourne) et leur comptable, Marc Hermant. Ils me payèrent la moitié de la somme convenue et je leur fis crédit pour l’autre moitié.

 

Est-ce parce que je ne «cautionnais» plus la fiabilité de l’affaire, ou ont-ils mal géré, toujours est-il qu’ils tombèrent en faillite quelques mois plus tard !

 

 

Comme je m'étais fait construire une petite villa à la Costa del Sol, entre Malaga et Marbella, je me suis dit que ce serait une bonne idée si je partais enfin me reposer, loin du monde de la musique.

 

Mais une fois sur place, j'ai fais la connaissance d'un pianiste anglais, dont l'épouse chantait tous les classiques du jazz. Pour le pied, je me suis mis à les accompagner à la clarinette dans le bar où ils se produisaient. Nous avons fini par former un petit groupe avec d’excellents musiciens.

 

Finalement, les tenanciers des établissements branchés de la Costa del Sol nous ont engagés, à raison de deux à trois fois par semaine. Nous jouions donc nos trois sets et, cette fois, étions très bien payés. On a même participé à des comédies musicales au Théâtre de Fuengirola.

 

Cette petite « story » du studio DES pourrait donc être drôle… si la plupart des acteurs n’étaient pas décédés depuis. La plus regrettée sera certainement pour moi Claudine, disparue récemment à 66 ans.

 

La plupart des musiciens qui travaillaient au Studio et qui venaient « faire la jam du vendredi » sont partis ; parmi eux , pêle-mêle : Janot Moralès, Gus Decock, Poddoum, Willy Van de Walle, Albert Spéguel, Willy, Fernand, John, André, Paul, Raymond, Léon…..


Je leur rends ici un très vibrant hommage pour leur talent et leur amour inconditionnel du jazz dont ils venaient célébrer la « messe » à leur manière, dans un esprit tout à fait désintéressé.

 

Le Studio DES, 14-15, rue aux fleurs - 1000 Bruxelles

 

août 2014

 

 

 

BIO RÉSUMÉE DE JACK SAY (par lui-même)

 

 

Musicien, puis musicien de studio (à la guitare), musicien de jazz (à la clarinette) et de 1939 à 1951 musicien (harmonica) dans "LES CINQ DE L'HARMONICA".

 

Une anecdote : en 1945, je jouais de la guitare et de l'harmonica dans un trio rythmique au restaurant "L'Ecu de France" lorsque j'ai du me faire remplacer pour rejoindre Eddy De Latte et son grand Orchestre du Métropole.

 

C'est alors que j'ai trouvé l'oiseau rare : Jean THIELEMANS... qui est devenu une vedette internationale sous le nom de TOOTS.

 

1951 :Je dirige, à Paris, l'Orchestre du Plan Marshall (60 musiciens) dans les arrangements que j'avais effectués pour la Radio Belge (RTB).


1952 : Je dirige à l'Ancienne Belgique de Bruxelles, un orchestre de 40 musiciens lors d'un gala destiné à sauver cet établissement de la faillite... qui fut inéluctable quelques temps après.

 

Ce concert était rehaussé de la présence de la Princesse Paola, et tous les artistes étaient venus gratuitement, dont Annie Cordy, qui s'est prêtée à un numéro d'illusion, et une pléiade d'artistes français dont Georges Brassens, notamment.





1959 à 1964 : GRAND PRIX DES VARIETES, diffusé tous les matins par Radio Luxembourg (Paris) tous les dimanches matins. Une vedette en est née : Robert COGOI. Les spectacles étaient animés par le regretté Stéphane STEEMAN.

 

1967 : enregistrement, à Paris (Studio Davout) de 4 titres de Marc ARYAN, dont j'avais fait les orchestrations et dont sortit le fameux succès : NUMERO UN AU HIT PARADE ! (il fallait oser composer un titre pareil... et il le fut effectivement).

 

De 1967 à 1977, j'ai dirigé l'orchestre des Variétés de la Télévision Belge dans les émissions à succès : LA CAMERA D'ARGENT, LA CHANSON DU SIECLE, CHANTONS FRANÇAIS.


1969 : je rachète à Pol Clark les locaux de l'ONYX CLUB dans lequel j'allais créer le STUDIO D.E.S. ces trois initiales signifient "Diffusion Électronique Sonore".

 

De plus, j'ai participé 4 fois au CONCOURS EUROVISION : en 1956 (Suisse) et 1959 (Londres), comme compositeur, puis en 1970 (Amsterdam) et 1982 (Harrogate/Londres) comme chef d'orchestre.

 

Pendant tout ce temps-là, j'ai été Président de Commissions puis Administrateur de la SABAM de 1965 à 1985.



 

Témoignages

 

 

J’y ai enregistré mon 1er 45 tours (en 1973) avec le chanteur Jean-Jacques KIRA (qui vit à Reims actuellement).  Je me souviens de quelques uns des musiciens de l’orchestre que j’ai dirigé ce jour-là : Bruno Castellucci, Francis Goya, Alex Scorier entre autres et, bien sûr, les cordes d’Albert Spegel et les chœurs des « Nanas ».  C’était Pierre VDEB à la console.

 

Je dois rendre hommage à la gentillesse de Jack Say qui, pendant toute une soirée, à « arrangé mes arrangements ».  L’enregistrement avait lieu le lendemain et j’avais commis pas mal de maladresses de débutant.

 

J’ai fait aussi quelques enregistrements avec Willy Mortier (qui est une mémoire vivante de l’histoire du studio DES), Willy Albimoor et Marc Hérouet notamment. (démos ou disques pour Mireille Bastin, André Danjou, Irène Deneuville, Bruno Brel, et bien d’autres).

 

Les autres studios de l’époque (Madeleine ou Molière) n’avaient pas la même âme.

 

Bien que ce que je viens d’évoquer n’est pas très « rock », je tenais à te faire part de mes si bons souvenirs du studio DES et de l’amabilité et du talent de Jack Say.

 

Jean-Marie Dohan

 

*

Wild Cat Daddy ainsi que  l'Album Stroff ont été enregistré au Des en 1981

 

Stroff

*

Que de souvenirs!!!! j’ai eu l’occasion en tant que MARCEL HENRY et sous l’égide de Jean DARLIER de venir quelques fois dans ce lieu mythique avec Maurice VANDEWER, Morris HENDER et Glenn ROCK.

 

Marcel Vancauteren

 

Je vous remercie d’avoir publié ce document bien imagé sur le studio DES. À le parcourir, j’en ai eu les larmes aux yeux : revoir tous ces gens avec qui j’ai collaboré pendant des années et qui sont devenus des amis, m’a procuré une sensation merveilleuse d’avoir participé quelque peu à leur évolution dans le monde du spectacle, de la variété  et de la musique.

Merci à vous et j’espère que ce document provoquera quelques émotions également chez tous ceux qui en prendront connaissance.

 

JACK  SAY. ( 11 août 2014)